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Cela peut paraître étrange de chercher des similitudes entre les comportement d’une ado anorexique et celui d’un ado radicalisé (Daech, Nazillon, intégriste anti-avortement, ou autres)

Et pourtant on observe beaucoup de points commun entre les comportements des personnes atteintes de ces pathologies (le radicalisme étant pour moi, sinon une pathologie en soi, du moins un comportement déviant soulignant une pathologie cachée)

SIMILITUDE DE PERIODE D’APPARITION

Ces phénomènes se produisent, et ce n’est pas un hasard, dans les deux cas principalement à la période de l’adolescence (vers 15 ans pour l’anorexie et plutôt 17 à 18 ans pour la radicalisation) c’est à dire à la période difficile du passage de l’enfance à l’âge adulte. Pour certains individus, la peur du changement peut être angoissante. La cristallisation de cette angoisse sur une réalité externe (le poids, une idéologie) transforme cette angoisse en anxiété.

SIMILITUDE DE COMPORTEMENT VIS A VIS DES PROCHES ET DES AMIS

On retrouve beaucoup de points communs dans les relations de l’anorexique et l’individu radicalise vis à vis de sa famille et de ses amis : vécu dans un monde imaginaire, repli sur soi, déni de toute réalité, refus de tout débat, comme si, enfermé dans une carapace protectrice, ils refusaient tout ouverture qui pourrait les amener à voir se fendre leur bouclier protecteur. Tous deux sont en défense vis à vis de leurs anciennes relations fusionnelles, ils protègent leur monde imaginaire de toute intrusion affective. Ils se sont enfermés dans une bulle protectrice qui les a stabilisés (du moins ils le pensent) et sont en réaction avec qui veut s’immiscer dans leur univers.

SIMILITUDE DANS LE DOUTE

Toute tentative de les raisonner déclenche des réactions d’extrême violence, sans commune mesure avec ce que l’on pourrait attendre de la situation. Ils se sentent agressés, menacés, en grand danger. Ce sentiment d’un péril imminent montre bien que au fond d’eux même ils ressentent profondément leur bouclier comme nécessaire mais artificiel, prêt à se fissurer dès qu’ils laissent la raison créer le doute chez eux. Cette position radicale est construite sur un doute profond. Ils donnent l’illusion d’être très fort, mais ce n’est qu’une posture. En réalité ils se sentent éminemment vulnérables.

Dans ce doute, l’anorexique peut tomber dans la dépression. Il est seul devant sa contradiction et l’éffondrement de ses valeurs anciennes (qui ne sont pas réellement compensées par celles de sa nouvelle carapace). Pour le radicalisé, le schéma est un peu différent car il bénéficie toujours d’un groupe qui le soutiens (celui-là même qui la radicalisé). Il pourra se réfugier dans les valeurs de ce groupe pour conforter ses valeurs chancelantes.

Tous deux sont bloqués dans un comportement régressif. L’anorexique refuse de grandir,(cherche un vécu régressif et en même temps, paradoxalement, refuse la relation avec ses proches) le radicalisé se perd dans un modèle de vécu régressif fusionné avec son groupe radical

Dans les deux cas (anorexie et radicalisation) la démarche est suicidaire, car menée à terme et sans aide extérieur elle conduit directement à la mort (d’inanition pour l’un et en martyr pour l’autre).

CONCLUSION

Dans les deux cas on retrouve un trouble du passage à l’âge adulte sous forme d’une angoisse qui se cristallise sur un modèle imaginaire protecteur. La position est régressive. Cependant le repli sur une fusion régressive avec les proches n’est pas possible car ceux-ci sont dans la réalité et conduirait l’individu à vivre ce qu’il veut éviter. Le malade se complait donc dans son monde imaginaire. Il a l’impression de vivre alors qu’il courre à la mort.

On peut trouver étonnant de trouver des similitudes entre ces deux situations que tout oppose. Cela viens simplement de notre modèle de classification des psycho-pathologies basé sur les conséquences et non sur les causes. Anorexie et radicalisation sont très éloignées en ce qui concerne les comportement (conséquences) et son beaucoup plus proche en ce qui concerne les causes. Une classification par les causes les mettrais probablement dans une même catégorie.

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