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confusionLa communication est un échange de messages entre deux entités capables d’émettre et de recevoir des signaux. Il faut impérativement que le message émis par l’un soit intelligible pour l’autre (totalement ou en partie), c’est à dire que les deux entités possèdent un langage commun.

Reprenons un exemple, les échanges par EDI (échanges de données informatiques). Il existe dans le monde de nombreux modèles d’ordinateurs, chacun ayant son propre langage, sa propre configuration et il est difficile de les faire échanger des données. Pour ce faire, il faudrait que chaque ordinateur soit capable de lire les messages émis par chaque ordinateur, ce qui suppose un grand nombre de combinaisons de configuration ( n ! si n est le nombre d’ordinateurs), donc une complexité infinie.

Le problème a été résolu en proposant de définir un format normalisé pour les messages échangés. Il suffit alors que chaque ordinateur soit capable d’émettre et de lire ce format de messages pour que le problème soit résolu. On ne normalise pas la configuration des ordinateurs, mais le message échangé.

Dans la communication entre les êtres, la problème est du même ordre. Il importe que chacun soit capable d’émettre, de recevoir, et de comprendre le message des autres pour que la communication puisse s’établir. C’est un processus de codification, décodification qui va permettre la compréhension.

Notre conscience cognitive, formée tout au long de notre vie par des processus d’apprentissage contient la connaissance et la capacité de gérer le langage parlé. Chacun apprend, dans sa langue maternelle, à traduire sa pensée en mots et en phrases. C’est un process de codification, formalisation, qui génère l’expression parlée. Chacun sait, toujours dans sa langue maternelle, entendre des mots et des phrases et les décodifier pour les intégrer dans sa conscience cognitive. Pour peu que leur langue maternelle soit commune deux êtres pourront échanger des idées, des impressions, des émotions.

Le langage, écrit ou parlé, est évidement le moyen de communication le plus utilisé, mais il n’est pas le seul. Le dessin, la peinture, l’art en général sont des moyens de communication entre individus de même culture. La gestuelle, les mimiques, toutes attitudes, sont également vecteur de communication dans un formalisme un peu moins élaboré. Dans le langage parlé ou écrit, non seulement les mots, les phrases, la syntaxe, l’orthographe sont important pour la bonne compréhension, mais également les intonations, le volume de la voix, (les majuscules dans la « netiquette »), le rythme du phrasé …

La communication est un processus complexe, si complexe que nous ne le possédons jamais parfaitement et que nos échanges sont toujours empreint d’erreurs. Le sens et le poids des mots n’est pas le même pour tout le monde. Par exemple, alternative peut être compris par certains comme  « solution de rechange «  et par d’autre comme une « possibilité de choix ». Le mot conséquent peut être interprété comme « suite logique de quelque chose » et également comme « important ». Les mots ont également un sens propre et figuré. Kamikaze peut signifier au premier degré les aviateurs japonais qui jetaient leur avions sur les navires ennemis, mais aussi au sens figuré « fonceur, casse-cou » ou encore au hasard de l’actualité « terroriste barbare »

Tout message reçu passe par le filtre de la conscience cognitive pour être décortiqué, dé-codifié et donner naissance à l’émotion qui lui donne sa « couleur ». Le sens donné au message reçu sera donc fonction de la structure mentale de l’individu qui reçoit le message, non seulement de ses connaissances, mais également de ses attentes du moment, de son humeur, de ses problèmes. Un message, si anodin soit-il, sera toujours reçu par un individu paranoïaque comme un message agressif, comme une attaque. Un message agressif reçu par un individu en pleine euphorie sera perçu comme anodin et négligeable.

Il en est de même pour les gestes et les mimiques. Poser sa main sur la tête d’un enfant est pour nous un geste protecteur, dans certaines cultures c’est un geste agressif.

La communication est un phénomène complexe et toujours imparfait, puisque toujours lié à la structure et au contenu de la conscience cognitive de chacun. Chaque être est unique et chacun interprète un message différemment. Heureusement, une culture commune conduit à une conscience cognitive assez proche pour niveler les interprétations. Nous arrivons donc à communiquer, mais ce que pense l’un n’est pas forcement exactement ce qu’il dit, et encore moins ce que perçoit l’autre !

Pour en revenir au mécanisme de la communication, tout message reçu est analysé par la conscience cognitive et y est intégré. L’émotion déclenché par la décodification du message et la modification de la conscience cognitive qui s’en suit, entraine un besoin immédiat de se re-situer, de se repositionner par rapport à l’émetteur. S’en suit une expression, un message retourné à l’autre pour re-tester ce positionnement. Repassant par la conscience cognitive pour être codifié en expression parlée, il reprendra une certaine dose de subjectivité.

Le besoin de communication est avant tout le résultat de la nécessité de positionnement qui nous caractérise tous. Elle traduit notre besoin de nous situer, de nous définir, de nous donner une identité. C’est son rôle essentiel.

La communication verbale est donc toujours imparfaite et sujette à contresens. Heureusement la communication « non verbale » peut corriger les choses. Un message émis d’une voix douce et avec le sourire, quelqu’en soit le contenu, sera toujours plus acceptable que le même message hurlé avec un masque menaçant. Le « non dit » peut préciser un message, lui donner sa valeur, son sens profond.

Un exemple intéressant est la communication avec un animal familier, chien ou chat. Le message adressé par le « maitre » est retourné par l’animal sous le forme d’un comportement (le langage n’étant pas le fort des animaux!) Le « maitre «  reçoit ce message, l’analyse, à travers sa conscience cognitive, à travers sa structure mentale d’homme, sa vision de la relation, et lui donne un sens dans son univers humain. C’est ce que l’on appelle l’anthropomorphisme. Il est impossible à un humain de comprendre ce qui dépasse sa connaissance, il ne peut interpréter des signaux que par le filtre de sa conscience cognitive, en fonction de ce qu’il a acquis, de ce qu’il est. Il n’est pas plus possible de communiquer avec un chien ou un chat qu’avec un individu parlant javanais ou chinois (pour quelqu’un qui ne connais pas ces langues évidement!). Il existe , cependant, un certain niveau de communication lié à la connaissance historique des réactions de l’animal, mais elle reste fondée sur une expérience statistique apprise. Un « maitre » sait quand son animal réclame à manger, réclame sa présence. C’est une communication très sommaire due à l’interprétation, l’apprentissage, par le « maitre » des comportements de l’animal. Elle n’est pas nulle, mais peu développée, contestable, et un peu à sens unique. En résumé, la communication de l’homme à l’animal est surtout ce  que l’homme imagine qu’elle est. Dans la mesure ou l’animal n’émet pas de message cognitif, ce dernier n’apporte rien à la conscience cognitive (donc ne constitue pas un réel message) et sa compréhension par l’homme ne peut être qu’une projection.

On explique ainsi, pourquoi la communication est si difficile, approximative, pourquoi il est si difficile de s’entendre. Chacun entend des autres ce qu’il veut (ou peut) entendre.

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