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Les émotions et la construction de la conscience

Ce que je vais écrire n’est pas une description du fonctionnement de la conscience, mais un modèle, une représentation, permettant d’explicité certaines de nos réaction

Les psychologues font de savantes classifications des émotions : colère, défi, joie, tristesse …. C’est un système dont je ne partage pas la crédibilité. En fait ce qu’ils appellent émotions ne sont que des comportements successifs à un processus émotionnel. Ils oublient d’ailleurs complétement d’autres comportement comme les sueur, les rougeur, les tachycardie, les diarrhées et vomissements. Comme on ne critique pas sans donner des arguments je vais m’en expliquer.

Pour commencer prenons un exemple – volontairement « trash » et caricatural – mais pour mieux voir il est bon de grossir le trait.

Supposons que je sois avec un gros Nazi en train de regarder un four crématoire dans lequel on brule les cadavres de Juifs ayant été au préalable gazé. J’ai prévenu que ce n’était pas léger !

Nous voyons exactement la même scène et pourtant nos comportement vont être totalement différent.  Lui va manifester son contentement, sa joie, moi mon horreur et désolation. Même événement, réaction différentes. Dit comme cela ça paraît une simple évidence … pas un scoop !

Pourtant cet exemple illustre parfaitement tout le principe de la gestion de la conscience et mérité que l’on s’y attarde. Ce mécanisme comporte un certain nombre de phases qui se doivent d’être explicitées.

Le message, l’information.

Lorsque nous vivons un événement nous en percevons des messages visuels, audio, olfactifs, gustatifs, ou tactiles. Limitons-nous aux messages visuels (le raisonnement étant identique pour les autres perceptions) et à la vision d’un objet.

Lorsque nous croyons voir un objet, nous ne voyons en fait que la lumière refléchie par cet objet. L’objet lui même n’est pas visible et si on cesse de l’illuminer il disparaît dans le noir.

La perception

C’est donc un faisceau lumineux (paquet de photons ou onde électromagnétique selon la représentation choisie) qui frappe notre rétine. Le Nazi et moi sommes alors parfaitement en phase et nous avons une perception identique. Nos rétines, pratiquement identiques (les Nazi ne sont pas des monstres biologiques) transforment ce faisceau lumineux en signaux électriques envoyés à notre cerveau. Le Nazi et moi sommes encore en phase.

L’identification

Les signaux électriques transmis au cerveau forment à son niveau ce que l’on appelle une image mentale (qui peut également contenir des messages audio, olfactifs …). A ce stade le message reçu n’a aucun sens et le Nazi et moi en avons la même perception.

La différence va commencer à se faire sentir lors du processus d’identification. Notre cerveau excité par ce message va commencer son processus d’identification. Pour cela il va sélectionner dans sa mémoire tous les signaux plus ou moins analogues déjà inscrit, fruits de ses expériences précédentes. Là je commence à me distancier (enfin !)  de mon petit Nazi qui n’ayant pas le même vécu que moi va forcément récupérer une sélection différente.

La comparaison

Notre cerveau va maintenant comparer l’image mentale nouvellement créée à la sélection d’images faites par analogie et créer des liens logiques de dépendance entre elles. La nouvelle image est plus grosse, plus rouge, correspond ou non à des critères déjà ancrés dans ma mémoire etc.  etc. Il va comparer ce nouveau message à mon vécu historique et c’est cette comparaison qui va donner un sens cognitif ou émotionnel à ce que j’ai vu. A ce stade ma vision du four crématoire prend un sens, une réalité. Compte tenu de nos vécu différents, de nos cultures différentes le sens donné à cette vision par mon Nazi et moi va être complétement différente.

Le positionnement

Selon le sens donné à l’événement nous allons, lui et moi, développer un sentiment différent vis à vis de cette vision identique du four crématoire. Lui comparant la situation à ses convictions antisémites va avoir un sentiment, un positionnement hautement positif de la chose. Puisque les Juifs sont une race malfaisante, nuisible, c’est le devoir de tout bon Nazi de les exterminer pour protéger l’humanité de leur influence malfaisante. Pour moi, je vois de pauvres innocents, ni plus, ni moins mauvais que l’ensemble des humains, massacrés en masse pour servir une idéologie stupide, sans fondements, délétère. Mon sentiment, mon positionnement vis à vis de l’événement sera hautement négatif.

Le comportement

C’est un processus à deux volets

  1. Le comportement visible. Le Nazi va exprimer sa joie, son allégresse, avec peut-être même une pointe de regret que le four ne soit pas un peu plus vaste pour accélérer ce processus qui lui paraît si nécessaire
    Moi je vais sans doute être tétanisé par l’horreur, trembler, vomir, avec en moi une idée de meurtre vis à vis de cet individu si méprisable.
  2. La création de liens logiques de causalité, de dépendance va permettre d’intégrer cette nouvelle expérience maintenant chargée de sens au grand réseau logique de ma conscience. Cette nouvelle expérience à enrichi ma conscience (dans le cas du Nazi je préfèrerai dire appauvri, mais il s’agit bien d’un enrichissement), renforce sa structure, que ce soit sur le plan cognitif ou émotionnel. Cette enrichissement de la conscience par apports successifs et intégration, ce développement du réseau de conscience est appelé processus de maturation de l’individu.
    L’intégration de tout corps étranger à un système nécessite un double process. Tout d’abord le corps étranger doit faire un effort pour s’adapter au milieu qui va l’accueillir, d’autre par ce milieu doit lui même faire un effort d’adaptation pour laisser place au nouveau venu. Il n’y a jamais d’intégration à sens unique.
    Certains individus, à conscience dites rigide, ont du mal à s’adapter aux circonstances nouvelles. Les liens de causalité de leur conscience sont sans souplesse, rigides : « les choses sont ainsi et pas autrement, je ne me remets pas en cause car par principe ma position est la seule valable ! ». Ces individus au positionnement sur déterminé, psychorigides, voire narcissiques ou paranoïaques sont incapable d’intégrer dans leur réseau de conscience les concepts nouveaux. Leur structure mentale est trop rigide pour se plier à toute remise en cause. C’est la fable du chêne et du roseau. Le roseau se plie, s’adapte, alors que le chêne résiste farouchement …  jusqu’à son point de rupture ou alors il explose.
    D’autres, au contraire, développent des liens logiques de causalité plutôt flous et mal déterminés. Ils ont un positionnement flottant et incertain. Ils pourront facilement s’adapter à tout changement car ils n’ont pas comme nos précédent de structure rigide à défendre. Ils seront de nature hystérique, généralement angoissés, trop perméables aux idées des autres et manqueront de personnalité

Conclusion

c’est la relation aux autres, à notre environnement, qui construit notre conscience, c’est à dire notre identité. On voit comment le processus émotionnel est à la base même de notre existence, ou du moins de notre sentiment d’exister. Sans émotions, pas d’humains, pas d’animaux, même pas de plante. Le vivant à besoin de relation pour exister, même les plantes ont des récepteurs sensoriels qui les font vivre.

Comprendre le mécanisme des émotions c’est approcher de la compréhension de la conscience … c’est déjà pas mal !

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