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Définition d’une croyance :

La croyance est le processus mental expérimenté par une personne qui adhère à une thèse ou une hypothèse, de façon qu’elle les considère comme vérité, indépendamment des faits, ou de l’absence de faits, confirmant ou infirmant cette thèse ou cette hypothèse.
La croyance est hors du raisonné car elle est hors du représentable, vouloir représenter une croyance c’est trahir cette croyance.(C’est une différence majeure entre chrétiens et musulmans, les uns acceptant la représentation du dieu, les autres la rejetant)

La croyance est donc une hypothèse arbitraire sur la construction du monde

Nous sommes ce que nous pensons, tout ce qui est en nous résulte de nos pensées, avec notre pensée nous bâtissons notre monde (Citation attribuée à Bouddha qui correspond tout à fait à la vision de la psychologie relativiste)

Ce sont sur des croyances fondamentales (transcendance ou non) que nous fondons notre représentation de l’univers. C’est le fondement de la pyramide de nos constructions mentales. Ces croyances sont avant tout celles de nos éducateurs (parents, tuteurs, enseignants) avant de devenir les nôtres. Il y donc un hiatus entre la pensée construite dans notre jeune âge et celle construite plus tard car elles peuvent s’adresser à des référents qui ont changé ( proches ou plus éloignés).

La croyance ne peut être prouvée car elle est du domaine de la transcendance, en dehors du champs humain, dans un univers ou la raison, la logique, la preuve n’existe pas … car elle touche, par essence, aux domaine ou la raison n’a pu s’imposer.

Toute croyance est acceptable, et justifiée et fausse. Elle est immédiatement remise en cause par une autre croyance tout aussi légitime et tout aussi justifiée et fausse. En fait dans le domaine des croyances, comme dans celui des hypothèse la notion de vrai ou faux (notion logique) ne s’applique pas

La transcendance oui, la religion non

Je ne crois pas en dieu ni en diable et pourtant je crois être de nature aussi religieuse que les pires dévots que la terre est fournie.  Tout athée que je suis, de formation scientifique je crois (ou du moins j’accepte) les notions de l’infini et du zéro (les deux notions étant éminemment connexes). Ces notions me sont nécessaires pour construire mon univers, je ne pourrais pas faire sans elles. Il s’agit bien d’une croyance, car personne n’ira jamais voir à l’infini si deux droites parallèles se rencontrent, si le zéro absolu ( -273°) est bien la limite ultime des basses températures, ou si la vitesse de la lumière est une barrière infranchissable (d’ailleurs un peu remise en cause). Non seulement il s’agit d’une notion « religieuse », mais en plus j’en donne une représentation formelle dans un modèle mathématique, ce que je critique le plus vertement dans les religions. Seule distinction, je prends cette représentation comme un artifice, un modèle, et non comme une vérité (ce qui est la faiblesse des religions)

La nature divine de bouddha

On parle dans les écrits de et sur Bouddha de la « nature divine » de Bouddha.  Ceci est immédiatement interprété comme « Bouddha est une sorte de dieu », interprétation totalement erronée (à mon avis !). Ces propos expriment le fait que si un homme arrive à s’abstraire de toutes les représentations mentales parasites (ce qui pour nous représente le vécu, la conscience), il arrive, détaché du monde de l’erreur, détaché de ses relations aux autres dans un état de transcendance qui est analysé, à tort, comme une nature divine. Il y là, simplement, une divergence dans l’analyse du sens des mots dans les traductions occidentales. Transcendance et divinité peuvent paraître pour certain des synonymes à première vue, cependant leur sens caché est bien différent car l’un renvoie à un vécu institutionnel et formalisé, l’autre pas.

Une petite remarque (critique) à Bouddha, décidemment je me permets tout (mais ce blog s’intitule : « On peut tout dire ! »). Bouddha prêche le refus des représentations mentales, de ses codification erronées, de la relation parasite aux autres, et pourtant il propose des discours (le langage parlé étant la forme ultime de la codification imprécise) à ces disciples, il éprouve le besoin d’enseigner et de transmettre ! Tout le contraire de ce qu’il enseigne. Mais, bon, tout sage qu’il était peut-être n’avait-t-il pas encore atteint l’illumination totale. C’est un bien car cela lui redonne une respectabilité humaine. Un homme ne serai plus un homme sans ses contradictions, et ceci montre que Bouddha, s’il est un philosophe de génie est tout sauf un dieu.

L’illusion de la douleur

Pour continuer sur les erreurs d’interprétation de certains mot pas les traducteurs, prenons l’exemple suivant :

Le Bouddha, dans son discours sur la douleur dit, ou du moins on lui fait dire, « La douleur est une illusion ». J’ai eu récemment un épisode de sciatique qui m’a fait énormément souffrir, et bien sur ma première réaction a été « je peux vous garantir que ce que je ressens n’a rien d’une illusion”. J’aurais pu aller voir un prêtre qui m’aurai dit : « Mon fils, c’est une épreuve que dieu vous envoie, comme il a demandé à Abraham la vie de son fils (très flatté de la comparaison avec le patriarche, même si je suis vraisemblablement bien plus âgé que lui à l’époque), si dieu vous éprouve c’est parce qu’il vous aime etc. etc. bla bla et bla».  J’ai été voir mon médecin, passé un scanner, et fait une infiltration, et j’ai ainsi surmonté l’épreuve que dieu m’a envoyé … j’espère qu’il sera content de ma débrouillardise. Et puis, s’il n’est pas content, lui le tout puissant, il n’a qu’à se coller une bonne sciatique et je vous parie mon billet que sous peu il me contacte (via un ange ou une apparition, je ne crois pas qu’il ait mon mail) pour me demander l’adresse de mon médecin.

Pour revenir à Bouddha et à l’illusion de la douleur c’est une erreur d’interprétation des traducteur que de choisir le mot illusion, qui pour nous signifie fantasme, rêve, irréel. Le vrai mot à utiliser devrait être « sensation » ce qui ne prend pas du tout la même signification sous-jacente. La douleur n’est pas une réalité tangible (elle ne se peut pas s’isoler, s’échanger avec d’autres, se prendre ou se laisser) elle résulte d’un message électrique (sans doute codé) envoyé d’un organe du corps à son cerveau et décodé par celui-ci comme un signal d’alerte destiné à lui faire prendre les mesures d’autoprotection qui s’imposent. En ce sens il s’agit bien d’une illusion/sensation. Bouddha n’a jamais dit qu’un « bon pain sur la tronche ne faisait pas mal ». Rendons justice à Bouddha d’avoir, il y à 2600 ans déjà, pressenti les notions de représentations mentales, les mécanismes de transmission des informations au cerveau qui sont la base même des neurosciences actuelles. Relisons Bouddha, on y apprend bien des choses.

Conclusion

Il faut croire car on ne peut y échapper. A l’origine de toute construction mentale, il y a forcément une croyance (une hypothèse fondatrice) et l’on ne sait pas vivre, à ce jour, sans se donner une représentation des choses, des événements, des autres, et de nos relation à notre environnement. C’est ce que l’on appelle la conscience, le vécu.

Il faut croire, mais surtout ne pas croire en quelque chose, ne pas donner un formalisme, forcément mensonger, à sa croyance.

 Croyez, mais surtout ne croyez pas trop à vos croyances.

 

 

 

 

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