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Le monde réel ou virtuel

Ce que je vais raconter ci-dessous va vous paraître plutôt « abscond », dérangeant, voire farfelu. Ne le rejetez pas à priori, lisez jusqu’au bout, laissez reposer, réfléchissez et revenez-y ! Paris ne s’est pas construit en un jour, notre pensée non plus.

C’est la grande mode que de découvrir, notamment avec internet le « monde virtuel »

Virtuel est un adjectif (qui peut être substantivé : le virtuel) utilisé pour désigner ce qui est seulement en puissance, sans effet actuel. Il s’emploie souvent pour signifier l’absence d’existence. C’est le domaine du possible non existant physiquement. Pourtant le virtuel, non existant, existe bien. Il est donc bien réel !

On doit donc distinguer le virtuel de la pure fiction qui qui serait plutôt du domaine de l’impossible ou improbable non existant.

Il devient donc parfois difficile de distinguer le réel du virtuel puisqu’ils présentent tous deux la même apparence de réalité.

Le cinéma, la télévision sont-ils du ressort du virtuel puisque l’on vit une situation à partir d’une simple représentation codifiée de celle-ci, ou du réel puisque le fait initial sur l’écran est bien réel ?

Penser à un souvenir, revivre en pensée un événement passé est-il du domaine du réel puisque cet événement a bien existé ou du virtuel puisque l’on revit une situation qui n’existe plus ?

Une photographie est-elle un témoignage réel puisqu’elle symbolise un personnage réel à travers un document papier réel ou un témoignage virtuel puisqu’elle nous permet de vivre la présence de cette personne en son absence ?

Lorsqu’un comédien interprète un rôle, c’est un personnage réel qui fait vivre un personnage virtuel, ou est la réalité, l’illusion, ou le réel ?

Ces quatre exemples posent le problème de la représentation codifiée, symbolique, et de son rattachement à l’un des domaines que nous voulons étudier. Peut-on dire que le réel est un fait et que sa représentation est virtuelle et dans ce cas que la majorité des concepts médiatiques que nous manipulons seraient du ressort du virtuel, ou au contraire que la représentation symbolique, à travers un dessin, un écran, un livre sont bien des faits réels et donc que la majorité de ces concepts seraient du domaine du  réel. C’est bien embrouillé, et c’est bien normal car nous allons voir que la distinction entre réel et virtuel n’est pas un fait mais un interprétation intellectuelle de nos perceptions

La réalité

Commençons par la réalité qui paraît paradoxalement plus facile à établir

La réalité est l’ensemble des phénomènes considérés comme existant effectivement. Ce concept désigne donc ce qui est physique, concret, par opposition à ce qui est imaginé, rêvé ou fictif.

Une table, une pomme, une personne vivante, une maison, sont des éléments factuels du domaine de l’existant donc bien réels. On peut les toucher, les voir, les entendre, les sentir, les gouter. A travers nos sens  nous percevons la réalité. Tout ce que l’on peut, a travers nos sens voir, entendre, toucher, sentir gouter sont donc le réel. Néanmoins sont également considérés comme faisant partie du réel toutes les entités dont nous avons connaissance même si elles sont hors de portée de nos sens. La statue de la liberté à New York est bien réelle même si nous ne la percevons pas mais que nous savons qu’elle est là et qu‘ elle existe. C’est donc la connaissance plus que la perception qui définit le concept de réalité. Celle-ci deviendrait alors un artefact cognitif de notre culture et non plus un fait perçu. Il suffit que l’on nous ai appris qu’une entité est réelle pour qu’elle le devienne, sans que nous puissions le vérifier par nous-même. La réalité n’est plus un fait personnel, vérifié et éprouvé par nous, mais un fait culturel basée sur la confiance dans nos apprentissages. De tout temps les hommes ont cru en la réalité des dieux, non pas qu’ils en ait fait l’expérience personnelle, mais parce qu’on leur a appris qu’ils existaient. Les dieux, leurs assistants (anges, démon divers, sous-dieux) sont donc bien réel par culture, apprentissage, confiance, croyance.

L’étude de la géographie, de l’histoire sont des faits culturels auxquels nous croyons sans en avoir toujours l’expérience personnelle.

A travers ces exemples on commence à voir poindre une frontière assez floue entre réalité et virtualité.

La virtualité

Elle est loin d’être nouvelle et le meilleur exemple en est le langage et l’écriture. Une langue est l’outil  de la représentation symbolique d’une pensée. Simplement à partir des 32 « phonèmes »(*) de la langue Française nous pouvons parler, traduire nos pensées et les échanger avec les autres. Il s’agit bien d’une expression codifiée de notre pensée. Pour l’écriture c’est encore un peu plus complexe puisqu’il s’agit d’une codification des phonèmes (eux même codifiés) à partir de quelques symboles graphiques (les lettres et les signes diacritiques). Le langage écrit ou parlé est donc une virtualité totale permettant de communiquer entre les humains des pensées forcement abstraites. On commence à percevoir les limites de notre réalité. Si notre perception personnelle de la réalité peut être envisagée, la communication impose une codification, un symbolisme qui est par essence virtuel. Toute communication par un mode formalisé , et touchant à la sphère cognitive est virtuelle. Le cognitif est lui-même la virtualisation, à visée universelle, d’une perception personnelle.

Se pose maintenant le problème de la communication émotionnelle, les non-dits les sensations, sont-elles du domaine de la réalité ou de la virtualité ? La réponse est simple : La question n’a pas de sens car virtualité et réalité sont des concepts du monde cognitif et n’ont aucun sens lorsque l’on s’adresse aux émotions. Peut-on parler de rage, de tendresse à propos d’une pomme de terre !

Nous reste à traiter le problème de nos perceptions, personnelles et identitaires. Cherchons à en expliquer le mécanisme. Nous percevons notre environnement à travers nos cinq sens :Vue, ouïe, odorat, goût, et toucher. Ce sont nos seul outils de perception connus à ce jour, nos seul moyens de percevoir notre univers, d’en prendre conscience. Nous prendrons à titre d’exemple le sens de la vue, mais ce qui sera dit peut s’appliquer à chacun de nos sens.

Que se passe-t-il lorsque nous voyons un objet ?

 D’abord nous ne voyons pas l’objet mais uniquement la lumière qu’il réfléchit. En l’absence de lumière nous ne voyons rien ! L’objet lui-même  ne nous est pas accessible … c’est une première entorse à la notion de réalité !

Cette lumière frappe l’œil et, en traversant le cristallin, est dispersée sur la rétine par un système plus ou moins similaire aux systèmes optiques. Les cellules de la rétine transforment cette énergie lumineuse en  énergie électrique qui sera transmise vers le cerveau via les nerfs optiques … on s’éloigne pas mal de la réalité et on s’approche d’un schéma de communication codifiée !

Le cerveau reçoit ces impulsions électriques et les enregistre dans la mémoire. Mais à ce stade elles n’ont encore aucune signification et sont simplement du registre des émotions. Pour leur donner un sens, notre cerveau va maintenant les comparer à des enregistrements antérieurement appris. C’est ici que la notion d’apprentissage va prendre toute son importance.

Lorsque, par exemple, enfant on vous a appris à reconnaître les couleurs, votre maman, papa, vous ont montré, par exemple, un carré vert. Votre cerveau a enregistré les signaux électriques reçus. On vous a alors dit : «  c’est du vert ». Maintenant vous avez associé la vision du carré vert et la notion cognitive de «vert ». Chaque fois que votre cerveau recevra ce type de signaux il les identifiera comme générés par une entité verte. Notre vie est un constant apprentissage et à chaque instant nous apprenons ou reconnaissons des milliers de sensations visuelles qui sont autant d’images mentales intégrées dans notre mémoire. Notre conscience est ainsi peuplées de milliards d’images mentales indexées  entre elles par des liens logiques de dépendance.

Ce qui est valable pour les perceptions visuelles l’est également pour les perception sonore. Les sons, les bruits, se perçoivent mais leur significations’apprend. L’apprentissage des « phonèmes » va permettre le langage. Il est très difficile de bien parler une langue étrangère car les phonèmes de base de la langue n’ont pas été acquis dans le plus jeune âge et deviennent difficiles à intégrer à l’âge adulte. On a toujours tendance à se référer aux anciens phonèmes acquis dans notre jeunesse. Un Français parlera toujours l’Anglais avec « un accent Français »

L’odorat, le goût, et le toucher sont plus difficiles à intégrer car les repères cognitifs appris manquent en référence. Seuls les odeurs, les goûts, et les sensation tactiles les plus fréquentes fournissent un apprentissage entier qui permettra de les identifier, c’est pourquoi, par faute de véritable apprentissage ces sens sont moins développés et moins utilisés.

On comprend après tout cela comment il est difficile d’approcher la réalité du monde. Nous ne voyons pas le monde mais simplement son reflet, transformé en signaux électriques et identifié à partir de l’apprentissage que nous en avons fait. C’est cet apprentissage, cette culture au sens le plus large qui donne un sens à ce que nous percevons. Nous avons, par principe, par décision, appelé réalité ce que nos sens nous transmettent analysés dans un univers culturel. Cette réalité n’est pas un fait mais une définition a priori. La réalité est une construction intellectuelle, dans notre conscience cognitive, elle n’est donc que de nature virtuelle et la frontière entre réalité et virtualité est tombée !

Mais nous avons décidé que cette représentation virtuelle personnelle de notre monde était notre réalité, c’est pourquoi cette réalité n’est pas exactement la même pour tous le monde (*) Un phonème est la plus petite entité de son utilisée dans un langage

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