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C’est un phénomène bien connu qu’existe une certaine difficulté de coexistence entre les diverses générations. Pour cerner le problème avançons quelques évidences et lieux communs, mais qui ne sont pas si inutile que ça

  • La grande différence entre les jeunes et les vieux est que les jeunes sont jeunes et que les vieux sont vieux !
  • Les jeunes vivent de relation encore fusionnelles car leur conscience cognitive n’est pas encore solidement structuré, alors que les plus anciens vivent de relations empathiques basées sur la négociation avec l’autre.
  • Troisième évidence, les jeunes ont formé leur conscience, leurs valeurs, durant les 20 dernières années, alors que les ainés se sont « fait » sur les 80 dernières années.

Étudions maintenant les conséquences de ces évidences

  • Au cours de sa vie tout individu évolue depuis un vécu purement émotif, caractérisé par un mode de relation fusionnel à un vécu cognitif déterminant un mode de relation empathique. Le vécu émotif, fusionnel, est associé à une vision du monde « absolutiste », c’est à dire le sentiment que tout doit être total, sans limites, une vision radicale et sans nuances, sans compromissions. Un univers ou le doute n’existe pas et ou toutes pensées sont des certitudes. C’est la vision du monde de l’adolescence et de la jeunesse. (Évidemment ma description est volontairement très caricaturale … un peu « absolutiste » elle aussi, mais elle reflète le monde un peu chaotique et sans compromission des jeunes !). Le vécu empathique est au contraire fait de nuances, conditionnées par les expériences contradictoires imposées par la vie, par les déceptions, les remises en causes, bref par la construction de la conscience cognitive au cours du temps et la reconnaissance de « l’autre » en tant qu’individu différencié.

Tout ceci est encore plutôt schématique car il existe des jeunes ouvert à la nuance, un peu plus mature que la moyenne et des vieillards bornés, enfermés dans des certitude qu’ils n’ont jamais voulu abandonner !

Il est clair que ces deux visions du monde sont antagonistes et difficiles à concilier.

  • Les valeurs ne sont pas immuables et évoluent à travers le temps et l’espace. Ce qui est admis un jour dans un lieu n’est plus forcément valable un peu plus tard ou dans un autre lieu. Les jeunes ont une vision du monde construite sur des valeurs datant de 20 dernières années. C’est à partir d’elles qu’ils ont forgés leur conscience cognitive naissante, le réseau de relations qui structurent leurs expériences encore récentes.

Pour les anciens (les vieux !) cette construction a débutée beaucoup plus tôt, dans les 70/80 dernières années et reste peu ou prou empreintes de valeurs un peu surannées. Bien sur les anciens ont aussi connus les “temps modernes”, mais ils les ont vécus et analysés à l’aune de leur culture ancienne déjà peuplée de principes et de d’habitudes passées. Même sur les époques récentes ils portent un regard qui n’est pas celui que peuvent porter des êtres jeunes à la conscience encore vierge. Il est certain que dans les personnes âgées on trouvera des individus plus ou moins adaptables, plus ou moins ouvert à l’évolution, et surtout plus ou moins tolérant à la différence et au respect des autres.  Ceux-ci garderons un contact avec la jeunesse, mais je penses plus par acceptation, tolérance, que par adhésion. Quoi qu’on en dise, un vieux reste un vieux, et on ne peut effacer 80 années de vécu pour se retrouver vierge de toutes expériences.

  • Pour donner un exemple de cette, sinon incompatibilité, du moins de cette différence, prenons dans l’histoire de l’art l’arrivée des peintres impressionnistes. On est à une époque où le classicisme, l’académisme règne dans la peinture. La qualité d’une œuvre se juge par son niveau de technicité, par la qualité du sujet traité (plutôt portrait des puissant, en pied ou en situation), par l’adéquation aux normes et règles en vigueurs. Arrivent les jeunes impressionnistes et les anciens jugent leur œuvres au regard des valeurs qu’ils ont actés pour la peinture. Sur le plan technique ces petits barbouillis par touches sont évidemment considérés comme nuls, fait « à la va-vite », mal peint, indigne de l’art. Les sujets sont déroutant, pourquoi aller peindre des arbres, du brouillard, des reflets sur l’eau alors que l’on valorise les représentation des puissants de la bourgeoisie. L’impressionnisme vue par les yeux des anciens ne peut être que « caca boudin ».

Il a fallu que des amateurs veuillent bien juger les œuvres impressionnistes à travers un regard impressionniste pour que leur valeur soit reconnue

La différence entre génération est un fait incontournable et un élément qui peut facilement se trouver conflictuel. Seule la tolérance peut éviter le conflit. Malheureusement les efforts ne peuvent être partagés. Le jeunesse est par essence jusqu’au-boutiste, c’est sa force et sa destinée, elle n’est pas censée, ou n’a pas la capacité de faire les efforts d’adaptations nécessaires. En effet, alors que les personnes plus âgées ont développées une relation empathique avec les autre (leur conscience cognitive prime sur leur conscience émotionnelle), les plus jeunes restent empêtrés dans leur relation fusionnelle. Pour eux l’autre n’existe pas vraiment en tant qu’individu différencié et identifié. L’autre fait encore partie de leur univers, monde dont ils sont le centre absolu. Alors que l’adulte peur entrer en conflit avec un autre qui n’est pas lui,  le plus jeune ne voit pas le conflit avec un autre mais simplement une gêne dans son univers, un travers qui l’empêche de se réaliser comme il l’entend.  Il vit une situation de conflit avec lui-même en ignorant l’autre et les torts qu’il peut lui causer. Ce n’est pas vraiment de l’égoïsme mais un vécu dans un monde égocentré.

Tout repose donc sur l’adaptabilité des anciens pour éviter le conflit, c’est aussi leur destin. C’est le devoir des plus anciens de montrer la voie de la tolérance aux plus jeunes. Ils ont protégé les enfants, il leur reste à protéger les jeunes. Chacun doit jouer sa partition en espérant que l’orchestre ne soit pas trop cacophonique.

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