Skip to content
[font_awesome icon="phone" margin_right="5px" color="#000"] 01 42 59 15 27 [font_awesome icon="envelope" margin_right="5px" margin_left="20px" color="#000"] patrick@rouillier.com [font_awesome icon="user" margin_right="5px" margin_left="20px" color="#000"] [wp_login_url text="User Login" logout_text="Logout"]

L’évolution de l’être humain passe par la construction de sa conscience cognitive. Nourrisson, l’individu vit sur un mode purement fusionnel et ses ressentis sont de nature purement émotionnels. Sa conscience cognitive est très peu développée et son vécu est la fusion avec sa mère ou avec la personne proche qui va s’occuper de lui.

Son histoire sera, par la communication avec son environnement, de développer des relations critiques, qui définiront son positionnement, puis son identité propre. Au fur et à mesure du développement de sa conscience cognitive il passera d’une relation fusionnelle à une relation empathique avec son environnement. Plus sa conscience cognitive sera évoluée et plus il y fera appel dans ses relations, plus son identité sera forte, et plus son autonomie grande.

Un passage critique dans cette évolution est le stade de l’adolescence, dans lequel l’individu va entrevoir ce qu’il est, et se dégager progressivement de ses relations fusionnelles pour entre de plein pied dans son univers autonome.

C’est un passage douloureux. En effet la relation fusionnelle est sécurisante et protectrice et l’adolescent est tenté de trouver refuge dans une position régressive. Tout au contraire la relation empathique fondées sur des acquis toujours changeants et source d’insécurité et d’angoisse.

La régression dans la fusion est sécurisante mais aliénante. L’évolution vers l’empathie est angoissante, mais libératoire. C’est le gros dilemme de l’adolescence.

Généralement le passage se fait plutôt bien, avec évidemment une forte angoisse sous-jacente pour notre ado. Certains ados auront du mal à franchir ce cap et pourront développer des pathologies associées à cette problématique.

Ce qui fait grandir, maturer, c’est la relation à l’environnement, aux autres. C’est l’échange qui apporte les nouvelles expériences, qui enrichit la conscience cognitive (le positionnement et l’identité). Communiquer c’est murir !

L’ado en souffrance de grandir aura donc tendance à couper la communication aux autres, (sauf s’il peut l’établir sur un mode fusionnel régressif). La position sera de façon générale un repli devant l’environnement par refus de devenir adulte, c’est à dire différent.

Dans le cas de l’anorexie le sujet sublime son conflit, son refus de devenir adulte dans sa relation à la nourriture. Celle-ci est vue comme une image de sa relation aux autres. Rien d’étonnant que ce type de sublimation. Depuis son plus jeune âge l’enfant a un rapport à la nourriture extrêmement lié à sa relation fusionnelle aux adultes (la tété au sein ou au biberon avec sa mère, mange ta soupe pour faire plaisir à maman, fini ton assiette pour faire plaisir à papa, … etc., etc.). Refuser de manger signifie pour lui refuser de communiquer, donc refuser de « maturer », donc refuser le passage à l’adulte.

Refuser de manger et donc une « position de sécurité » pour l’adolescent. Je refuse la nourriture, donc je refuse le contact aux autres, Je ne « maturerai » pas, et je reste à l’abri dans mon cocon fusionnel infantile.

Etant persuadé de cela l’ado va mettre en pratique son expérience anorexique. Bien sûr cela ne va pas solutionner son problème qui est d’autre nature, ni résoudre son anxiété. Devant ses échec, persuadé que la privation alimentaire et son salut, il va accentuer son action (destructrice) pour essayer de se sécuriser. C’est une boucle, une escalade sans fin (si ce n’est la sienne)

Le problème vient de ce que notre Ado à sublimé son conflit dans une image décalée de la réalité. Comparaison n’est pas raison, dit-on, et sublimation n’est pas réalité. Il est enferré dans une image erronée, dans laquelle, devant l’échec de ses tentatives, il s’empêtre.

Comment le sortir de cette boucle infernale

 

  • Bien sûr la première action à entreprendre est une correction des comportements alimentaire. C’est une urgence physique, médicale. Il est avant tout nécessaire de conserver la santé du patient. Mais cette approche comportementale sera fortement gênée par l’image que le patient se fait de sa relation à la nourriture. Lui est persuadé que le refus de se nourrir est son salut et on lui demande, au contraire, de s’alimenter. Pour lui c’est un suicide.
  • On aura beaucoup de mal à corriger les comportements alimentaires sans aborder le problème de l’image qu’il s’est fait de sa relation à la nourriture. Il faudra travailler avec lui sur cette représentation sublimée, erronée. Plus on affaiblira cette représentation, vision « distordue » de l’alimentation et de ses effets, et plus on aura de chances de faire reprendre un peu de poids à notre ado. On aura alors fait un grand pas vers la guérison.
  • La dernière phase sera l’approche du problème de fond, sa peur de devenir adulte (ou du moins de grandir). Aider la patient à devenir adulte, à devenir lui-même sera le chemin de la guérison. N’étant pas praticien, je n’ai aucuns conseils à donner aux spécialistes. Par contre étant un homme âgé et qui a l’expérience de la vie je pourrais suggérer quelques pistes. Peut-être l’aider à assumer quelques responsabilités, vis à vis des autres (animaux, responsabilités dans sa familles, …- ou vis à vis de lui-même (prise en charge de ses besoins, de ses désirs, …) serait un moyen de l’aider à franchir ce « Rubicon » qu’il n’ose pas traverser. Il faut redonner de la force à sa conscience cognitive, à cet esprit critique qui lui fait cruellement défaut.
Print Friendly, PDF & Email
Back To Top