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La mode est incontestablement au « jeunisme ». Il faut rester jeune à tout prix. On loue ses semblables en disant « il a su rester jeune », « il a gardé son âme d’enfant » «  il a conservé la fraicheur de sa jeunesse, sa capacité d’émerveillement » … on pourrait citer milles expressions qui glorifient le fait de ne pas vieillir, de rester jeune.

Qu’en est-il en faites, peut on arrêter ou ralentir le vieillissement, peut on, et surtout doit on rester jeune ?

Posons nous la question : qu’est ce qu’être jeune, qu’est ce que vieillir ?

Etre jeune, je l’ai souvent dit dans ses lignes, c’est vivre sur un mode fusionnel, en osmose avec les autres, parents, copains, premiers flirts, … La caractéristique de la jeunesse c’est d’avoir une conscience cognitive en formation, en devenir, d’être en déficit d’identité, donc en recherche d’identité. La jeunesse à donc besoin de s’appuyer sur les autres pour vivre, de vivre à travers les autres qui lui servent de modèle, de tuteur, de guide.

Etre vieux c’est avoir fait le chemin entre ce besoin de relations fusionnelles jusqu’au besoin de relations empathiques. C’est, au hasard de ses expériences, avoir structuré sa conscience cognitive, structuré sa pensée, s’être défini, positionné, identifié.

La jeunesse c’est l’élan de la recherche, la capacité d’agir sans s’être encore fixé ses limites et ses contraintes. Est ce pour autant la liberté ? La jeunesse c’est aussi la nécessité de vivre a travers les autres (mode fusion) , selon leur regard, … c’est donc vivre au nom de son reflet dans l’oeil de son entourage … est ce cela la liberté ?

Sartre disais : »L’enfer c’est les autres ! »

Bouddha disais « La relation aux autres est une chaine qu’il faut briser pour arriver à la sagesse » Ce qui signifie que tant que l’on est en relation aux autres ( je penses qu’il parlait de relation fusionnelle ) il y a une part des autres en nous qui nous empêche d’être tout à fait nous même. Hors pour Bouddha, la sagesse, la sérénité, c’est arriver à être tout à fait soi-même. Pour Bouddha, arriver à la sérénité c’est se dégager de toutes les influences extérieures, renoncer aux autres et au monde pour arriver à vivre par soi-même, pour soi-même, sans fractures ni désaccords.

Pour moi, vieillir c’est passer du stade de la relation fusionnelle au stade de la relation empathique. Ne plus dépendre des autres, donc devenir libre … bien sur le stade ultime de la liberté, de la non dépendance, c’est la mort … dit comme cela ça fait plutôt froid dans le dos … surtout quand on approche des 80 ans ! mais ce détachement progressif  peut simplement nous amener à une mort plus sereine, moins angoissée, … comme si le chemin était fait !

Il n’est pas simple d’éradiquer toute composante fusionnelle dans son comportement. Elle peut réapparaitre dès qu’ellle est sollicitée. On la retrouve chez les Quadras-Quinquas (homme ou femme) dans le désir, ou le besoin,  de relations avec des partenaires nettement plus jeunes, ou encore chez les grand-parents  dans leur relation avec leurs petit-enfants.

Revenons à notre question initiale : Fait-il rester jeune ?

En fait la question ne se pose pas, le temps passe, la vie défile, le vécu, les expériences s’accumulent … on se structure, on se positionne, on se défini, on s’identifie … et donc on vieillit.

Il n’existe qu’une seule façon de ne pas vieillir, c’est de ne pas vivre ! … et oui, c’est le fait de vivre qui nous fait vieillir ! … alors, vivons et vieillissons (ceux qui ont peur de vieillir sont ceux qui ont peur de la vie, ceux qui craignent la mort son ceux qui n’aiment pas la vie, Paradoxal , mais vécu ! )

Bien sur toutes les postures sont possible, on peut à 70 ans draguer les minettes en voiture de sport avec les cheveux teints … posture … chaque jour passé nous à fait vieillir de 24 heures. On peut abuser de la chirurgie, des vitamines, … Le refus de vieillir est une simple tendance régressive qui n’apporte aucun bonheur, bien au contraire.

Je ferais une exception pour les artistes, les créatifs, qui ont besoin de vivre l’univers de la jeunesse pour oser, imaginer, apporter du neuf. Ils ont très souvent un comportement régressif qui favorise leur production, le développement de leur « oeuvre ». Ils en souffrent évidement par ailleurs dans leur vie courante et leur pathologie se teinte souvent de narcissisme. Elle est indispensable à leur désir de création. Puisqu’ils ne peuvent pas être eux même ( par régression ), ils choisissent d’être « leur oeuvre » ou plutôt l’image que les autres leur renvoient de leur travail !

Personnellement j’ai intégré que vieillir était non seulement un destin inexorable, mais aussi une nécessité pour vivre. Il faut l’accepter et l’apprécier, jouir du moment présent qui devient immédiatement notre vécu, qui nous enrichit, qui nous assagit.Le temps qui passe c’est la vie ! L’instant qui passe c’est déjà notre vieillesse.

Vieillir ne veut pas forcement dire se mettre en retrait, se désintéresser de tout, n’avoir plus d’envies. On peut garder le regard sur le monde, une relation d’empathie aux autres, le désir d’apprendre, de découvrir, de s’enrichir, de se mieux définir, d’améliorer son positionnement, de transmettre, … mais, simplement, le faire pour soi sans besoin du regard ou de l’approbation des autres, … en toute autonomie, en toute liberté !

Pour faire un homme, mon dieu que c’est long !

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