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Le débat inné/acquis est vieux comme le monde. Dans la « mythologie chrétienne », Dieu crée l’homme à son image, donc parfait. L’homme est avant tout tributaire de son « inné ». Viennent ensuite Satan et les tentations qui vont pervertir l’homme et le rendre tributaire de son acquis. Durant tout le moyen âge, en Europe, c’est cette vision qui va prévaloir. Vers les XVII et XVIII ème siècle, avec l’apparition des lumières et les théories scientistes, l’acquis va prendre une dimension plus importante. Enfin, en raison des progrès de la génétique et du rôle de l’ADN dans la transmission héréditaire l’inné va regagner du terrain. Bref le débat est loin d’être clos. Aujourd’hui l’opinion la plus générale et qu’un homme est formé partie par son innée, partie par son acquis. L’inné fournissant « le terrain » sur lequel va se construire l’acquis.

On voit que cette notion d’inné/acquis est extrêmement variable avec l’époque et qu’elle est fonction de la culture du moment. Sans aucun doute, l’idée que l’on peut en avoir maintenant variera dans l’avenir au hasard des découvertes et des croyances.

On peut présenter les deux situations qui permettent de donner un sens à ce débat :

  • Pour ceux qui croient à la réalité du monde (vision transcendantale et religieuse), qui en ont une vision qui se veut objectivée, le débat inné/acquis est d’importance. Il s’agit pour eux de présenter une description du monde la plus proche possible de la réalité, aussi conforme que possible à l’existant. Cette description ne peut être qu’unique puisque, pour eux, le monde est unique tel que décrit dans les textes originaux. Toute description est un dogme qui élimine immédiatement toute autre description. Par exemple, pour un musulman Sunnite, Mahomet et le prophète et donc Ali ne l’est pas . Pour un Chiite, Ali est le prophète et donc Mahomet ne l’est pas. Il ne peut y avoir qu’une seule vérité puisqu’il n’y a qu’un seul dieu, un seul monde qui transcende l’espèce humaine. Trancher sur le débat inné/acquis dans la construction de l’homme est donc un point fondamentale de la philosophie, de la psychologie, et de la science en général.
  • Pour ceux qui croient que le monde est une réalité totalement inaccessible à l’homme, une virtualité, il n’est plus question de rechercher une description du monde, mais une ou des représentations de celui-ci. On doit alors promouvoir la représentation du monde la mieux adaptée à ses objectifs de vie. Chacun peut choisir la représentation qui lui convient le mieux en fonction des circonstance et, pourquoi pas, des périodes.

Vient alors le problème de choisir la meilleur représentation possible en fonction de la vision du monde qui est la sienne

  • Pour la vision religieuse, transcendantale, la solution est à trouver parmi les dogmes en vigueur. Ce n’est guère facile car les religions, du fait de leur ancienneté, n’ont jamais dans leurs fondements abordées ce problème. Elle s’appuie sur des textes sacrés fondateurs (Bible, Évangile, Coran, Thora, Védas …) dont l’authenticité fait débat et le contenu pour le moins vague en la matière. Elles ont tendance à représenter l’humain comme fait d’un corps et d’une âme dissociables dans la mort.
  • Pour la vision subjective de l’homme, et notamment dans la psychologie relativiste la seule représentation de l’homme à laquelle on accède est un simple modèle, une sorte de conglomérat d’hypothèses. Le seul impératif de ces modèles, qui peuvent varier d’un individu à l’autre, d’une chapelle à l’autre, et de permettre d’obtenir les meilleurs résultats en rapport du but que l’on se fixe. Au fond « qu’importe la bouteille pourvu qu’on ait l’ivresse» que l’on pourrait traduire par « Qu’importe le modèle pourvu que l’on ait les bons résultats ». Le débat ne porte plus sur l’importance de l’innée ou de l’acquis, mais quelles sont leurs importances relatives pour obtenir un  modèle performant. Il n’y a plus débat, mais choix arbitraire !

Cependant personne ne peut nier qu’il existe, dans la formation de la psyché une part d’acquis. Le simple fait d’avoir un cerveau avec ses hémisphères, ses lobes, ses neurones, ses connections synaptiques est bien le fait d’une transmission génétique, même si elle est indifférenciée selon les individus. Tout organe est, dans sa nature, d’origine génétique.  D’autre part on ne peut nier que l’éducation, l’expérience, peuplent le cerveau d’informations qu’il n’avait pas reçues à la naissance.

Dans la psychologie relativiste on distingue trois fonctions du cerveau

Le contrôle des fonctions vitales (respiration, circulation sanguine, digestion, métabolisme divers)
Le contrôle des émotions
Le contrôle cognitif

Le premier point est évidemment du domaine de l’inné. Aucun individu ne pourrait survivre sans avoir reçu à sa naissance la capacité de respirer, de faire battre son cœur, de se nourrir et de déféquer

Le troisième point est évidemment du domaine de l’acquis, il se construit par l’expérience, l’éducation, l’apprentissage

Reste le domaine du contrôle des émotions qui peut faire débat car, il est à la frontière entre l’inné et l’acquis. Certaines réactions émotionnelles sont manifestement du domaine de l’innée . Par exemple le fait de transpirer et de voir son cœur s’accélérer devant la peur, de rougir devant la gêne, de trembler dans l’émotion forte, ne sont jamais apprises, ce sont donc des réactions innées.

Par contre l’émotion qui crée des sentiments (donc une formulation de l’émotion) doit être de nature acquise en tout cas dans la forme qu’elle prend, dans sa représentation.

Ceci  repose le problème des frontières entre les diverses fonctions du cerveau. J’ai eu l’occasion de proposer, dans le cadre de la psychologie relativiste, qu’il n’y ai pas de frontière définie entre le monde des émotions et celui du cognitif, mais simplement un continuum entre des représentation les moins formulées, et donc non présente à ce que nous appelons la conscience, et des représentations formulées et qui constituent la conscience.

Sans doute n’existe-t-il pas non plus de frontières entre les réactions de type purement organique (respiration, …) et les réactions déclenchées par des événements extérieurs (peur, gêne).

Le cerveau, ou plutôt  sa psyché, se présente donc comme un continuum entre son action sur des fonctions organiques , purement interne, et son action vis à vis de l’extérieur dans le domaine du cognitif. Il n’y a pas trois type de réactions agissant dans des domaines différent, mais un seul type donnant des réaction plus ou moins tournées vers « l’intérieur » ou vers « l’extérieur ». Ces divers éléments de la psyché allant du plus archaïque au plus récent en se construisant par strates successives, chaque élément s’appuyant sur les éléments plus anciens. Plus l’événement est ancien et moins il se présente à la conscience et à la mémoire. La gouverne des fonctions vitales crées au stade fœtale sont bien évidemment totalement inaccessibles à la conscience, par contre peuvent être partiellement en relation avec les couches émotionnelles. Lorsque celle-ci sont impactées, des réactions « psychosomatiques » peuvent survenir.

Ce modèle respecte parfaitement l’hypothèse actuelle selon laquelle l’inné est le terrain sur lequel se développe l’acquis.

L’inné est non seulement le terrain sur lequel se construit la conscience mais il est est les fondements, la racine. IL peut exister un inné sans acquis (ou presque), par exemple dans le monde animal, mais il ne peut exister d’acquis sans inné !

Attention : tout ce qui précède n’est en rien une description d’une réalité, mais la formulation d’un modèle pour la représenter au mieux.

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