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Dans les articles précédents, nous avons défini un modèle de représentation de la psyché humaine, sur un plan très théorique. A ce stade, il ne s ‘agit que de spéculations intellectuelles sans grande portée. La finalité d’une théorie c’est, avant tout, d’être utile, de servir à une fin. Essayons, pour donner une perspective à cette théorisation, de voir comment ce modèle peut nous aider à représenter et à comprendre les comportements humains.

L’ENFANCE

A la naissance le bébé est en fusion totale avec son environnement ( et sans doutes l’était il déjà au stade pré-natal). Il ne se différencie pas de son entourage (mère, père, berceau, …). Son approche est purement émotionnelle et sa relation totalement fusionnelle. Ses représentations mentales son pauvres, construites dans l’affectif et sans assises culturelles ni logiques.

Assez tôt il va apprendre à se distancier de son environnement. Le bébé qui lâche son jouet et se met à pleurer connaît peut être l’un des premiers deuils de sa vie. Plus tard (vers 5 à 6 mois), il en fera la première expérience cognitive. Sur sa chaise de bébé, il lâche son jouet et pleure. La mère ramasse l’objet et le lui rend. Il le lâche aussitôt et se remet à pleurer. Le jeu peut durer un certain temps et l’enfant apprend sa différence avec l’objet qui se détache de lui, sa mère qui réagit à ses pleurs, et lui qui mène le jeu.

A ce stade les premières représentations symboliques apparaissent dans sa mémoire. Elles procèdent d’un ressenti émotif, sans organisation logique avec les autres représentations qu’il à put former.Les relations aux autres se développent sur un mode totalement fusionnel

L’enfant apprend d’abord à se situer dans l’espace, donc à prendre sa distance avec son environnement, à se différentier de lui. C’est le positionnement spatial encore du domaine de l’émotionnel.

Ce n’est que plus tard avec les premiers développement de sa pensée cognitive qu’il pourra intégrer la notion de temps. Il faut d’abord acquérir la faculté de gérer l’abstrait. Hier, demain, sont des notions que l’on ne peut apprendre avant deux, trois ans. Au début elles ne signifient que passé et futur, avant de se préciser plus tard avec avant hier, après demain, …La notion d’heures est également une notion acquise plus tard.

Des expériences importantes pour l’enfant seront les contacts extérieurs avec une « nounou », la maîtresse à l’école, qui vont lui offrir des possibilités nouvelles de fusion et le dégager un peu du cocon famillial.

Au fur et à mesure des expériences et du développement de sa conscience cognitive, la relation de l’enfant à son environnement va accentuer sa composante empathique.

L’enfant va petit à petit (très lentement) réduire la composante fusionnelle de la relation à sa famille dans un effort pour devenir « lui même ».

Le principe de cette relation totalement fusionnelle de l’enfant explique sa perméabilité, son adaptabilité à son environnement. L’enfant n’a aucune protection vis à vis de son entourage.La petite enfance sera le creuset de la formation de la personnalité future.

 

L’ADOLESCENCE

ados

Cependant sa nécéssité fusionnelle restant très forte, il va se retourner vers « les copains » « la bande ». C’est la grande période de l’adolescence, de la distanciation avec la famille, et la sécurisation dans la fusion à un univers extérieur constitué par la bande de copains. C’est une phase très importante puisqu’elle constitue la première véritable prise d’indentité (tout relative). C’est à l’adolescence que l’enfant commence à devenir lui même. C’est une période difficile pour lui (il plonge dans l’inconnu!) et pour sa famille qui le voit s’éloigner.

Rappelons ici que la relation fusionnelle est sécurisante, mais régressive, alors que la relation empathique est anxiogène, mais libératrice !

LA PUBERTE ET LA NAISSANCE DE LA SEXUALITE

Notre pauvre adolescent n’en a pas fini avec les problèmes ! Voilà qu’à la puberté apparaît l’instinct sexuel, l’instinct de reproduction.

L’instinct de reproduction est une nécéssité vitale pour une espèce ! Sans reproduction, pas d’espèce viable !

Lui qui se sentait bien à l’aise dans « sa bande » se trouve une attirance nouvelle pour un être en particulier (généralement du sexe opposé au sien, mais pas forcement). Voilà que sa relation fusionnelle à « la bande » se trouve remplacée par un désir fusionnel avec un individu en particulier !

Toute rupture fusionnelle est difficile. Celle ci tout particulièrement car elle laisse notre adolescent seul face à la relation qu’il doit assumer. Beaucoup d’ados ont du mal à franchir ce cap et s’attardent dans une adolescence prolongée.Les plus matures, ceux qui dans les premières années de leur vie ont acquis le plus d’indépendance, d’autonomie, ferons le pas en premier.

Heureusement reste le refuge dans la relation fusionnelle à l’autre. Ces amours d’adolescents sont un mélange de rupture avec un état sécurisant, de prise d’autonomie, d’attirance sexuelle, et d’un fort besoin de se réfugier dans une relation fusionnelle intense. Souvent une période de transition consiste à commencer à vivre à deux au sein de la bande de copains … on ne devient pas adulte si vite !

Ce qui caractèrise ces « amours de jeunesse » c’est à la fois leur intensité et leur caractéres éphémères.

Intensité par leur caractère fusionnel exclusif . Si on s’aime, c’est pour toute la vie, pour chaque instant, par dessus tout … y compris parfois la famille. L’adolescent est un idéaliste impénitent. A travers la relation fusionnelle (qui ne permet pas l’analyse critique) il voit tout comme un absolu, chaque idée devient un idéal sans compromission. Il est prêt à tout pour la défendre … heureusement il a les idées courtes et changeantes ! Difficile pour les parents de le raisonner puisqu’il est en nécessité de rupture avec eux.

Caractère éphémère car les choix manquent souvent de sélectivité. La relation est moins choisie en fonction de l’autre que du besoin de s’affirmer, de se dégager de la gangue dans laquelle ont est enlisé (ou réfugié !), poussé par un instinct sexuel indifférencié qui vous pousse vers l’autre quelqu’il soit.

Bien sur chacun à son propre parcours. Les plus immatures (trop couvés par la famille) auront du mal à engager une nouvelle relation fusionnel et seront plus mus par leur instinct sexuel, d’autres se lancerons à fond dans une nouvelle relation, Ce qui est sur c’est que chacun se comportera en fonction de sa propre histoire. C’est le rôle des parents d’avoir préparé, au mieux, leurs enfant à vivre leur adolescence.

Conseils :

Evitons de surprotéger les enfants. Ils ont besoins pour forger leur identité de se confronter aux difficultés qui les atteignent. Elles leur servent à se positionner, à se définir “par rapport à”, à devenir mature. La surprotection génère l’immaturité, l’attitude régressive et les problèmes relationnels qui s’en suivent. Protéger, oui, surprotéger, non ! C’est une version “addoucie” de la phrase de Nietzsche : Tout ce qui ne me tue pas me fortifie (Le crépuscule des idoles – 1888)

 

Précisons que les propos précédents ne se veulent pas une description d’une réalité qui nous échappe, mais une tentative de modélisation de la conscience humaine afin de mieux gérer ses problématiques.

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