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Conscience cognitive et dissensions familiales

J’ai expliqué comment l’analyse critique d’un événement vécu permettait l’intégration d’une image mentale en créant des liens logiques qui la relie au réseau des images mentales déjà intégrées.

Pour donner un exemple de cette construction, prenons ce cas très (peut-être trop) schématique :

Soit deux individus, l’un élevé dans une famille de tradition politique à gauche, l’autre dans un famille de tradition politique de droite.  Ils vivent tous les deux les événements que nous venons de vivre (révolte des « gilets jaunes »)
L’individu élevé dans une tradition de gauche, empreint de valeurs de solidarité, d’égalité et faisant, via sa conscience cognitive, l’analyse critique de la situation intégrera le vécu des événements avec compassion et sympathie.
Celui élevé dans une tradition de droite, plutôt soucieux d’efficacité, de récompense du mérite, privilégiant les valeurs économiques analysera la situation comme dangereuse, irresponsable, et remettant en cause le principe de juste rémunération des mérites.
On comprend, à travers cet exemple, comment le vécu historique intégré influe sur la construction de la conscience cognitive et comment celle-ci se conforte de ses propres expériences.
Chacun de nous vit les événements en fonction de sa propre histoire et se construit sur les fondations qu’il a lui-même bâties. Ceci explique la diversité entre les humains : autant d’histoires, autant d’individualités.
Mais la construction de la mémoire cognitive n’est pas uniquement liée à ce processus déterministe.
1) Lorsque l’analyse critique de l’événement montre une certaine dissonance avec le vécu historique, celui-ci ne peut s’intégrer directement à la mémoire historique. La création de liens logiques suppose une remise en cause du vécu historique pour l’adapter au nouvel événement étudié. Le réseau s’adapte (remise en cause), les liens historiques sont modifiés, et ce, en fonction de la plasticité de la mémoire cognitive (rigide ou laxe)
2) Si cette dissonance est trop marqué, l’intégration de l’événement peut être refusé et celui-ci mis dans une sorte de « quarantaine » dans laquelle peuvent être stockés des événements vécus mais non intégré au réseau cognitif. Il en reste cependant trace dans la conscience émotionnelle.
3) Si le vécu de l’événement est déformé par rapport à sa réalité, celui-ci peut être intégré de façon erronée dans la conscience cognitive et construire des liens apparemment logiques avec les éléments mis en cause dans l’analyse critique, mais en incohérence avec l’ensemble du réseau. Les futures analyses qui devront s’appuyer sur cet élément erroné conduiront au développement d’un réseau logique, mais en incohérence avec le réseau principal. Plus le point erroné est profond dans la hiérarchie chronologique (donc plus ancien historiquement, petite enfance) et plus le sous-réseau pourra prendre de l’importance (et plus il sera difficile à éradiquer).
4) Un phénomène analogue peut se produire si l’erreur se fait au niveau de l’analyse critique par la conscience cognitive. Les conséquences en seront strictement identiques.

On voit comment la construction de la conscience cognitive se fait par empilement en strates successives de représentations des événements (représentations mentales et liens logiques de causalité). Les plus profondes, les plus historique (la petite enfance) étant de nature moins formalisées (puisque appuyées sur peu de représentations logiques), et donc plus proche de la conscience émotionnelle. Plus la conscience cognitive se développe et plus les représentations seront formalisées, sophistiquées, logiques. L’enfant n’a que des représentations un peu floues dans sa conscience cognitive car appuyées sur des représentation un peu chaotiques, elles sont peut conscientes car elles n’appartiennent pas au monde structuré accessible. L’adulte, plus construit développera des représentations de plus en plus formelles (mais moins spontanées) au fur et à mesure qu’il « grandira en âge et en sagesse ». Il aura une meilleur « vision » (conscience) de son vécu.
Pour un thérapeute la communication avec un enfant devra tenir compte de l’état de construction de la conscience de son patient (degré de maturité) et adapter ses messages en conséquence.
Ces mécanismes rendent bien compte, par exemple, des dissensions dans les fratries. Elles se basent le plus souvent sur des jalousies, rivalités lors de la petite enfance. L’un des frères ou sœurs développe un sentiment de jalousie vis à vis d’un autre (très souvent l’ainé vis à vis de son cadet). Ce dernier ne comprenant pas le pourquoi de cette rivalité la traduit en termes de désamour ou de rejet. Dans la petite enfance ces sentiments s’inscrivent dans la mémoire sous forme très peu formalisée et donc peu consciente. Sur ces bases les consciences se développent. L’analyse de tous les événements familiaux se fait à l’aune de ce hiatus et un réseau incohérent se construit. Plus l’âge avance et plus les représentations se formalisent et plus elles prennent la forme de vérités. La dissension prend alors des allures de réalités en oubliant complètement l’erreur sur lesquels elles sont basées. De fausses interprétations ont conduit à un vrai problème.

Si on plonge dans les raisons de cette l’animosité on s’aperçoit qu’on ne s’aime pas simplement parce que … on ne s’aime pas ! C’est vraiment la première prise de conscience préalable avant toute réconciliation.

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