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La fameuse fracture Gauche-Droite

On parle beaucoup, en ce moment dans le monde politique, de la fin de la rupture gauche-droite qui est en train de devenir le « marronnier » à la mode. Examinons ce phénomène sous un éclairage différent.

Tout d’abord, la disparition de ce fractionnement de l’opinion est systématiquement étudiée du point de vue des partis politiques ce qui n’est pas la bonne approche. L’opinion doit s’étudier du point de vue de l’opinion … élémentaire mon cher Watson !

L’opinion publique Française est, en fait, un continuum, un gradient allant de la droite de l’extrême droite à la gauche de l’extrême gauche, en passant par les partis traditionnels de droite et de gauche. Il n’y a pas véritablement de cassure dans ce passage continu entre les deux extrêmes (en fait, c’est un peu plus complexe car divers gradients peuvent exister : sur l’Europe par exemple ou sur les valeurs sociétales … mais ne compliquons pas les choses !)

La rupture, elle, s’exprime dans l’incarnation de cette opinion dans des partis politiques. Toutes ces récentes années le Parti Socialiste et la droite Française républicaine (RPR, UNR, UMP, Les Républicains) ont construits deux blocs antagonistes, dont la survie était justement organisée autour de la répulsion entre droite et gauche. Pour la droite, la gauche était le démon et pour la gauche la droite était Satan. Tous les comportements et les doctrines de ces deux partis majoritaires visaient à entretenir et conforter ce clivage. Mais, sous-jacent, l’opinion publique restait le continuum décrit plus haut. Le paysage politique était incarné par des partis extrêmes ou modérés de droite et de gauche qui avaient proposés et réussis l’incarnation de ce gradient en 4 blocs antagonistes.

Ces anciens partis n’ont pas vu venir chez les électeurs une grande lassitude vis à vis de ce découpage ayant fait la preuve de sa stérilité et de son incapacité à gouverner sainement.

En parallèle au sein des grands partis (PS et UMP à l’époque) un clivage c’est installé entre les ailes droites et ailes gauches et induit une fragilité potentielle (Plus un parti est « gros » et plus la distance entre son aile droite et son aile gauche est grande et plus le risque de fracture est grand). Longtemps les partis ont conservé, malgré tout, une homogénéité fondée sur la détestation de l’autre (haine de la gauche contre haine de la droite).

Les « primaires » ont mis en évidence, de façon criante, les fractures internes des partis et créées deux nouveaux clivages en leur sein.

Est alors apparu le mouvement « en marche » qui en s’efforçant de colmater la brèche entre droite et gauche est venu attiser les fractures internes aux partis. L’électorat, lassé des guerres stériles entre droite et gauche c’est massivement impliqué dans ce processus et a apporté ses suffrages à ce nouveau mouvement. Les partis traditionnels ont implosés et le paysage politique s’est trouvé bouleversé. Un grand parti (plus ou moins centriste) a émergé et PS et Les Républicains n’ont d’autre choix que se scinder pour se « raccrocher » au centre ou aux extrêmes.

Ceci n’affecte en rien le continuum dans l’opinion, mais modifie son incarnation dans les partis politiques. L’opinion ne change pas (en dépit d’un certain glissement vers la droite) mais son incarnation peut varier. La bipolarisation a, momentanément, vécue.

Cependant, la taille du nouveau parti induit une très grande distance entre son aile droite et son aile gauche, d’où un fort risque de schisme en cas de difficulté à gouverner … et peut-être verrons-nous le clivage gauche-droite se réactiver dans quelques années. Après tout la différence entre riches et pauvres reste un fait qui n’est pas près de disparaître.

Pensons toujours à l’opinion comme un gâteau que les partis politiques se partagent selon des lignes de rupture qui peuvent varier selon les époques.

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