Un peu de pitié pour les autocrates
Nous avons tous connus ou côtoyés de ces individus autocrates. Seul leur avis compte, ils veulent diriger toutes les opérations, n’acceptent pas la contradiction. On les dit « imbuvables », égoïstes, orgueilleux. Devant eux on doit s’effacer sous peine de conflit.
Eliminons de ce portrait certains comportement apparemment autoritaires, mais plus dictés par l’agressivité, le besoin de revanche, de blesser que par une véritable nature autocratique. Ceux-là ne s’imposent pas pour gouverner mais pour compenser une faille qui les taraudent.
Etudions donc la structure mentale de ces tyrans domestiques. Il s’agit de personnages à conscience cognitive trop fortement structurée, trop rigide, et à capacité d’adaptation faible. Ils ont du mal à sortir de leur schéma mental préétablis, à remettre en cause leur acquis historique pour s’adapter à une demande nouvelle de l’autre. (Freud dirai qu’ils ont un « sur-moi » trop rigide, d’autre qu’ils ont un « ego » hypertrophié)
Communiquer à l’autre, c’est échanger des positionnements, se remettre en cause au moins partiellement. De cela, nos autocrates ne sont pas capables. Pour qu’il y ait communication avec eux, il faut que ce soit l’autre qui cède, qui fasse les efforts d’adaptation, se mettent à leur portée.
L’autocrate doit amener l’autre sur son terrain, dans son univers, pour échanger avec lui. Il ne peut pas faire autrement. Ce n’est pas un besoin de coercition qui le pousse à dominer l’autre, mais son mode de relation, son mode de fonctionnement.
On peut donc voir un autocrate comme un tyran dans son comportement, mais également comme une victime dans son fonctionnement. Il a besoin de s’imposer à l’autre, mais il est incapable d’avoir une relation gratifiante d’égal à égal en raison de son impossibilité à accepter une différence qui le déstabiliserai. Il n’est pas privé d’empathie, il peut même être aimant, mais ne peut pas traduire ses sentiments dans une relation. L’exemple type serait celui d’un père très sévère, très exigeant envers ses enfants. Il les aimes et veut le meilleur pour eux. Simplement il ne peut comprend que ce que, lui, considère comme le meilleur n’est pas forcément le meilleur pour eux
Jeter un nouveau regard sur ces autocrates peut nous aider, en les comprenant, à établir une relation plus apaisée avec eux.
Comprendre les autres c’est déjà un peu les aimer
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