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De la nécessité d’être deux pour exister (être)

Je discutais l’autre jour avec une personne qui me disait : « untel, c’est un combattant !».

 j’essayais de lui faire comprendre que faire une vertu d’être un combattant, c’est implicitement reconnaître le conflit comme une vertu et que cela pouvait conduire à la compétition et à la violence.
 Il me rétorquait « mais on peut être un combattant sans nécessairement combattre ! ».
Je lui demandais alors « à quoi reconnait-on un combattant qui ne combat pas »
« à ce qu’il ne se laisse pas faire ! »
Ce qui reconnaît implicitement la notion de conflit, de suprématie, de hiérarchie, toutes les composantes de la compétition.

Mais l’important de cette histoire est que l’on ne peut être un combattant si on est tout seul, il faut être au moins deux pour se dire « un combattant ». On ne peut pas combattre contre rien !

Suite à cette discussion se pose la question de l’existence même de l’être. L’homme existe-t-il en tant qu’individu isolé ou ne prend-t-il son existence que dans la relation à l’autre.

L’homme, évidemment, se défini par ce qu’il est, littéralement par les adjectifs qui le caractérisent : orgueilleux, hédoniste, prétentieux, ambitieux, coopératif, etc. etc. Un homme isolé ne peut prétendre à aucun de ces qualificatifs.

  1. Parce que ce sont des notions relatives et quelles nécessitent des points de références pour être évaluées. Un homme seul ne peut être « qualifié » ni d’orgueilleux, ni d’ambitieux.
  2. Parce qu’il s’agit de jugements (moraux en ce cas) et que ceux-ci doivent être obligatoirement portés par un tiers pour avoir une valeur significative.

Pour se définir l’homme a besoin de références, et c’est par l’analyse critique de son positionnement par rapport à l’autre qu’il peut les élaborer.

Pour forger son identité, exister, il a besoin de références, donc de positionnements, donc d’un autre pour se situer par rapport à lui.

Prenons pour exemplifier mon propos deux cas extrêmes. S’ il vous plait lisez le raisonnement jusqu’au bout car le début pourrait vous paraître plus que choquant. C’est d’une banalité totale d’affirmer que Hitler et Staline sont des monstres. Pourtant on peut en même temps affirmer le contraire, non pas par négationnisme ou engagement identitaire forcené, mais par simple logique. Chacun d’entre-eux est un homme qui a ses idées , qui les vit et qui y crois. Après tout, l’idée même d’exterminer les juifs ou les opposants au régime n’est qu’une idée parmi d’autres et qui ne prend sa signification historique que replacée dans un contexte sociétal, dans un contexte de relation aux autres. Hitler, supposé homme seul sur la planète, sans intrication dans un contexte de société ne serai qu’un illuminé ni bon ni méchant, ni monstrueux ni génial. Replacé dans une relation aux autres il prend son qualificatif de monstre. C’est dans une relation aux autres qu’un homme existe et peut être qualifié et décrit. Un homme seul n’est rien et n’existe pas dans un contexte cognitif. Il devient ce qu’il est quand il interfère avec un ou plusieurs de ses semblables. Alors, son positionnement par rapport aux autres, et le positionnement des autres par rapport à lui leur confèrent leurs identités réciproques.  Un homme seul n’est jamais orgueilleux, arriviste, généreux ou autre. Il ne le devient qu’a travers sa relation et son positionnement réciproque à un autre et par le jugement d’un tiers.

On peut donner un autre exemple de cette relativité de « l’être ». Supposons un individu qui mesure, par exemple 1m75. Mettons-le au milieu d’autres mesurant par exemple 1m60, on dira : « Qu’il est grand ! » si nous le mettons parmi des individus mesurant 1m90 on dira : « mon dieu qu’il est petit !» Chaque élément de l’identité d’un individu est fonction de sa relation aux autres, de son positionnement. Un homme isolé n’a pas d’identité et ne peut être défini.

On peut objecter qu’un homme seul dans la nature, pourrait se  fabriquer ses références par rapport à son environnement (espace, plantes, animaux). Mais il ne pourrait acquérir que ce que son environnement pourrait lui offrir. Au seul contact de la nature dépeuplée de congénères humains il ne trouverai pas matière à développer sa conscience cognitive, à se positionner en être humain et serai donc … un animal riche en émotions, en instinct, mais certainement pas un homme au sens Homo sapiens … et de toutes façons il ne serait définit que par référence à la nature.

C’est pourquoi le propos de la « psychologie relativiste » sera d’étudier l’homme dans le cadre de sa relation aux autres et jamais en tant qu’individu isolé.  

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