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Comprendre les adolescents

C’est une période complexe et difficile à vivre, non seulement pour l’adolescent, mais également pour ces parents.

Combien de fois a-t-on entendue ces phrases dans la bouche de parents désorientés : « je ne sais pas ce qu’il a dans le crâne, … je ne sais pas par quel bout le prendre, … il ne s’intéresse à rien, … il est fermé comme une huitre »

Difficile de comprendre un ado, d’autant plus qu’il ne se comprend pas lui-même ! Il doit passer d’un vécu surtout empreint de sa conscience émotionnelle pour passer à un vécu organisé par sa conscience cognitive. Cette dernière étant loin d’être riche et structurée, c’est un grand saut dans l’inconnu

L’adolescence est une période de transition dans laquelle l’enfant perd tous ses repères.

  • En même temps que s’enrichi sa conscience cognitive, l’enfant se dégage progressivement des relations fusionnelles avec ses parents, ses maitres d’école, pour commencer à construire son identité. Ce désengagement est une nécessité pour lui pour vivre de nouvelles aventures
  • Il vit une période de mutation de son statut social en passant progressivement du statut d’écolier à celui d’étudiant, le « bac » étant un point charnière de cette évolution (Même si l’examen de « Bac » perd progressivement de son intérêt, il garde encore son rôle de passage initiatique dans le monde des adultes !)
  • Pour couronner le tout voilà qu’apparaissent les premiers effets de la maturation sexuelle qui vient bouleverser son équilibre relationnel.

L’adolescent perd toutes les références qu’il avait construit autour de son milieu familial, de ses copains d’école. Son identité d’enfant explose et le laisse démunis, sans références, égaré dans un nouveau monde qu’il ne maitrise pas. C’est une période de destruction/reconstruction extrêmement angoissante. Avoir le courage, poussé par la nécessité de rompre avec ses anciens repères, de se tourner vers un monde encore inconnu n’est pas chose facile !

L’adolescent doit, tout d’abord, rompre avec le lien familial fusionnel, qui après avoir été le support de sa maturation devient maintenant un réel frein à son éclosion. Impossible de devenir soi-même tout en restant « englué » dans des relations fusionnelles familiales. C’est un moment difficile à vivre pour les parents (souvent plus mal vécu par les mères) qui ont l’impression de voir leur enfant s’éloigner d’eux. C’est une erreur de jugement, l’Ados ne s’éloigne pas mais il définit un autre type de relation (entre adultes consentants !)

Il doit maintenant commencer à trouver sa place dans une société ou la compétition est forte. Il a besoin de se forger une âme de combattant pour résister dans un monde difficile. Alors quoi de mieux comme « sparring Partner » que ses parents pour s’aguerrir au combat. Ce sont des adversaires, peut être redoutable, mais certainement sans danger. Un beau combat sans risque. A nous parent de jouer le jeu et d’en « découdre » avec lui. Il en a besoin, il a besoin de notre adversité et ce serai une position néfaste que de refuser le combat en baissant les bras. Dans cette querelle il va renforcer sa conscience cognitive et donc accélérer sa prise d’identité.

Parents, chamaillez-vous avec votre ado, non pas pour le garder sous votre coupe, mais pour l’aider, l’inciter à grandir. Prenez ces querelles comme un passage initiatique, pour lui comme pour vous d’ailleurs.

Sur le plan sociétal notre ado va maintenant gouter aux joies et aux affres de la liberté. Il passe progressivement d’une discipline scolaire et familial assez stricte à une grande liberté dans son statut d’étudiant. C’est une liberté pas facile à gérer, d’autant plus qu’il doit apprendre non pour satisfaire ses parents ou ses maitres, mais pour lui. Il se retrouve seul face à ses obligations. Ce total repositionnement est un « grand chambardement » dans sa tête. (On observe une grande similitude avec une personne qui part à la retraite et qui doit repositionner tous ses actes dans un nouveau contexte. Et on sait combien c’est une mutation qui pose problème et qui conduit souvent à des dépressions)

Vient enfin, cerise sur le gâteau, l’apparition de la sexualité. Dans nos sociétés rien de ce qui touche au sexe n’est simple. Voilà un nouveau problème qui s’abat sur la tête de nos ados, de nouveaux désirs à gérer. D’un côté il peut trouver une nouvelle relation fusionnelle sécurisante avec une « copine », d’un autre côté il faut qu’il apprenne à « manager » ce nouveau type de relation auquel il n’est nullement préparé. Vivre avec ses parents ce n’est pas toujours facile, mais entamer une relation amoureuse n’est pas non plus simple. Trouver la juste distance entre la relation fusionnelle (un peu régressive) et une relation empathique (mature) à inventer et très difficile à établir. En prime, cette relation est perturbée par les désirs sexuels qui viennent obscurcir les nécessités et brouiller les sentiments (est-ce que j’aime ou est-ce que je désire ?).

Croyez-moi ce n’est pas une sinécure de passer ce cap de l’adolescence. Beaucoup y laissent des plumes (c’est une porte grande ouverte sur l’anorexie et la boulimie par exemples) ? C’est le dernier stade de l’éducation que l’on doit à nos enfants, Après, à eux de voler de leurs propres ailes.

PS : Ce développement est largement orienté vers les enfants des classes moyennes et supérieures, qui font des études, et ont une réelle vie de famille. Pour les enfants des « milieux défavorisés » la problématique est identique mais les comportements apparents peuvent varier en fonction du contexte social et familial. Le désinvestissement dans la famille peut  survenir plus tôt pour se ré investir dans « la bande », Le passage initiatique pourrait être, non pas lycéen/étudiant, mais guetteur/dealer !  Bref, même mécanisme, mais coloré de façon différente par le contexte psycho-social,

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