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Comportements asociaux et psychopathologies

Les comportements asociaux peuvent avoir plusieurs origines qu’il est important de ne pas confondre.

Les psychopathologies proviennent d’une construction erronée du réseau de la conscience, souvent accentuée par un terrain soit trop rigide soit trop « laxe » de celle-ci. Elles peuvent bien évidemment conduire à des comportements asociaux.

Mais ceux-ci peuvent également découler d’une éducation, d’une formation, d’un environnement en décalage avec les normes admises dans la société.

  1. Dans le premier cas c’est le déséquilibre dans la conscience, sa structure même qui induit un mal vécu de l’individu et donc sa réaction de défense contre une société dont il  n’arrive pas à appréhender les règles. L’agressivité apparente développée par l’individu est de fait une réaction de défense vis à vis d’un environnement  qu’il n’arrive pas à appréhender de façon cohérente.
  2. Dans le second cas c’est l’intégration de valeurs en réaction avec les normes sociales qui génère l’asociabilité des comportement. Ces valeurs en décalage avec les règles et usages empêchent une intégration harmonieuse de l’individu dans son environnement et, par conséquence, une volonté de détruire cet univers qui le rejette.2

Le premier cas découle de la structure, de la construction de la conscience. Il est donc de nature structurelle. Le second cas découle d’un contenu inadapté de la conscience, d’une éducation inadaptée. Il est donc conjoncturel

Les deux cas peuvent évidemment coexister.

La « radicalisation », par exemple, peut être le fruit d’une structure trop « laxe » de la conscience qui génère un état angoissé et malléable ( de nature hysteroïde). Les règles strictes d’un environnement radical peuvent apporter un mécanisme de stabilisation dans une certitude (même aberrante) qui peut aider à résoudre les angoisses. Le terrain structurel angoissé peut être apaisé par une éducation conjoncturelle adaptée.

Elle peut également être le fruit d’une structure mentale trop rigide (de nature paranoïde) qui gêne l’adaptabilité sociale et qui se trouve conforté par l’intégration à un groupe qui prône la même rigidité des valeurs. Ici encore le terrain paranoïde trouve à s’exprimer dans une idéologie radicale de nature conjoncturelle.

Dans les deux cas, l’intégration à un groupe fournit ou justifie les références solides qui faisaient défaut ou s’opposaient à l’intégration sociale. Les  sectes, les groupes radicaux, les idéologies fortes, sont une forme de thérapie (comportementale par compensation) pour ces individus.

Dans le cas fréquent des enfants dit « inadaptés socialement » c’est généralement une absence de références familiales, sociales et sociétales qui génèrent une conscience trop « laxe ». Ces enfants se forgent, pour résoudre leur terrain angoissé des certitudes très simplistes (souvent au contact d’enfants dans une situation analogue). Se rattacher à ces certitudes leur permet de se stabiliser, même si elles contrarient fortement leur capacité d’intégration sociale. Il semble que la résolution de leur angoisse personnelle prime sur leur besoin d’intégration (encore qu’il retrouvent une certaine intégration dans des petits groupes de copains en dés errance comme eux)

La thérapie est délicate et doit tenir compte de l’analyse précédente.

  1. Quand on soigne ces enfants on commence, de fait, par les isoler de l’environnement semi stabilisant qu’ils s’étaient créés. On doit donc s’attendre de leur part à une certaine agressivité affirmée ou rentrée. Elle est naturelle chez tout être déraciné, et il faut la gérer avec beaucoup de compassion.
  2. Il faut éviter de « briser » leurs références avant d’en avoir établi des nouvelles. Ils vivraient ceci comme une insupportable agression, comme un boiteux auquel on retirerai ses béquilles en lui disant tu dois te débrouiller sans elles.
  3. L’éducateur à le rôle difficile d’être le nouveau référent. C’est dans la relation avec ce « point fixe » que l’enfant doit fabriquer son nouveau positionnement. J’insiste sur le fait que l’enfant doit, de lui-même développer ses nouvelles références et que l’on ne peut et ne doit en aucun cas les lui inculquer. Lui seul peut gérer et sentir l’opportunité de passer d’un système à l’autre.
  4. L’éducateur doit être le point de référence par rapport auquel l’enfant peut se situer et se redéfinir. Le jugement bienveillant mais sévère de l’éducateur doit redéfinir les notions de « bien et de mal » dans le comportement de l’enfant.
  5. Ce jugement ne peut être acceptable que s’il n’est pas moralisateur, castrateur, destructeur de certitudes, et si l’enfant à confiance dans son référent. La relation de confiance, de complicité est un élément majeur de la relation thérapeutique. Comme dans une relation familiale l’enfant acceptera les règles établies s’il se sent aimé, protégé, secouru quand il a des défaillances. Dans cette thérapie, mieux vaut, souvent, « transgresser les lignes » que de perdre la confiance de l’enfant.
  6. L’enfant doit intégrer que les nouvelles valeurs qu’on lui propose sont bien plus bénéfiques pour lui que les valeurs auxquelles il était accroché.
  7. Inutiles de dire combien le rôle de référent est difficile !  

Les enfants inadaptés ne sont, la plus part du temps, pas des malades, pas non plus des « racailles », mais simplement des inadaptés, des échecs éducatifs. Il faut les prendre comme tel.

Réorienter des enfants vers un système de valeurs qu’il a toujours vécu comme hostile est un travail de funambule dans lequel l’erreur se paye au prix d’une chute souvent lourde de conséquences. Comme dans toute éducation, avant d’imposer il faut aimer, avant de s’octroyer des droits il faut accepter ses devoirs.

Il n’y a pas de technique magique pour devenir de bons parents, il n’y en a pas non plus pour devenir un bon éducateur.

PS : Le traitement des déviances sociales dans le cas de psychopathologies avéré est, bien sûr, un atout autre débat

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