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Bouddha, d’accord ou pas d’accord ?

l y a 4600 ans, Bouddha (le philosophe et non son image déifiée par les Bouddhistes) a décrit la conscience comme formée de représentations mentales des événements de notre histoire reliées entre-elles par des relations logiques de cause à effet.

Bravo à lui, il a posé, là, de façon géniale les bases des conceptions modernes de la pensée et de la perception (Neurosciences, thérapies comportementales)

Il a ensuite postulé que, la représentation n’étant pas la vérité mais une simple image imparfaite de celle-ci, il fallait s’en méfier car elle pouvait être trompeuse. En effet ces images, étant perturbées par l’influence sur nous de notre milieu environnant, ne pouvaient que nous éloigner de ce que devrait être notre vision propre. De plus ces représentations sont toujours entachées d’erreurs en raison d’analyses biaisées des situations. Elles peuvent donc nous conduire à des comportements en désaccord avec notre nature profonde. Encore bravo à lui, il a théorisée dans un trait de génie la pathologie mentale.

Pour éviter de nous « éloigner de nous-même » et de nous perdre dans les méandres de nos psychopathologies, il a préconisé de chasser de notre pensée toutes formes de représentations et d’aller chercher notre bonheur dans la « non forme » à travers la méditation. Celle-ci permettant de chasser toutes les pensées et de vivre à travers la perception de soi et non à travers l’image que nous pouvons avoir de nous.

A partir de ce point mes conceptions divergent de celle de Bouddha. Il a postulé que notre conscience, notre vécu était fait de représentations mentales, et maintenant il nous propose de les évacuer. En quelque sorte il nous propose de ne pas vivre pour mieux vivre. C’est un paradoxe, mais qui, pour ceux qui ne sont pas accrochés à la notion de vérité absolue mais adepte d’une vérité relative, n’est pas franchement choquant.

Le problème qui se pose à nous est le suivant : « faut-il ne pas exister pour mieux vivre, ou, vivre imparfaitement en existant », une sorte de « to be or not to be  » moderne !

Dans nos sociétés humaines modernes exister c’est penser, l’existence n’étant pas la vie mais le sentiment de vivre. (Je penses donc je suis, de Descartes). L’important n’est pas de vivre (comme une plante) mais d’avoir le sentiment, la conscience d’exister. Ce qui caractérise, pour nous, l’être humain c’est, justement, sa capacité à penser. Elle est maximum chez l’homme, assez faible chez l’animal, et pense-t-on (aujourd’hui) inexistante chez la plante. Vue avec nos yeux du vingt et unième siècle la proposition de Bouddha revient à prescrire de devenir un légume pour vivre heureux, en quelque sorte pour bien vivre le mieux serai de ne pas se sentir vivre. C’est une proposition pour le moins pessimiste et certainement dévastatrice. Si toute l’humanité se mettait à méditer sous un arbre, recentrée sur son nombril et indifférente aux autres, notre espèce disparaitrait en peu de temps (faute de soins, d’alimentation, de reproduction, de perspective d’avenir). Cette approche peut avoir sa valeur à l’échelon individuel, mais sur un plan collectif c’est un suicide. Elle est d’autre part l’archétype d’égocentrisme et de l’égoïsme

Il faut donc rechercher une autre voie pour exister que la version « nihiliste » de Bouddha.

Comment vivre au travers de représentations que l’on peut croire erronées mais qui, pourtant, vont dicter nos comportements. C’est évidemment un exercice de haute voltige à exécuter sans filet !

Nous sommes tous des êtres angoissés, en recherche permanente de positionnements et de certitudes, et vivre dans l’incertitude nous est très difficile. Étant certain que notre vision du monde est critiquable (du point de vue logique) il nous faut nous débarrasser des certitudes qui sont la plaie de la vie en société, admettre que nous pouvons nous tromper et que les autres peuvent également se tromper, ou tout simplement avoir une vision différente de la nôtre. Ne confondons pas le doute qui est source de réflexions critiques et l’hésitation qui paralyse et empêche d’avancer. La seule certitude que nous puissions avoir c’est que nous risquons fort de nous tromper, comme les autres peuvent se tromper. C’est la base de la notion de tolérance qui reste le « nec plus ultra » du vivre ensemble. (la tolérance ne doit pas être pas le sentiment d’avoir raison tout en permettant aux autres de vivre dans leurs erreurs, mais le sentiments que les autres peuvent avoir raison en pensant différemment de nous)

Bouddha nous propose de vivre dans la certitude du néant, je préfère vivre dans l’incertitude de l’existence.

PS : J’ai évidemment utilisé une pirouette intellectuelle pour débiter mon histoire. Pouvez-vous la déceler ?

PPS : L’homme a besoin de certitude pour se sécuriser et je lui propose de vivre en acceptant l’incertitude. Rassurez vous je me conforte avec l’idée (la certitude) que l’incertitude est inévitable et de cela je suis certain !. Élémentaire mon cher Watson !

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