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Les “ados” et leur téléphone portable

C’est l’une des grandes inventions des dernières années, un outil dont personne ne nie l’intérêt et qui nous rend joignable, presque, en toutes circonstance.

Et pourtant un phénomène nouveau est apparu dans la dernière décennie : l’addiction au téléphone portable. Dans tous lieux public (Transports en commun, salle d’attente, bancs publics) on peut constater qu’au moins 50% des personnes utilisent leurs téléphones portables soit pour communiquer par SMS, soit pour s’impliquer dans un quelconque jeu vidéo, soit pour écouter de la musique.

Quand un phénomène prend une telle importance il est bien naturel de s’y intéresser ; d’essayer d’en comprendre les tenants et les aboutissants.

Pour finir de cerner le problème, disons que ce comportement est plutôt le fait d’un public jeune (ados) et de situations d’attentes (sentiment de vide). Ces observations devraient nous aider à dégager les composantes de ces comportements.

Le besoin de fusion, être toujours en contact

On connaît tous le besoin de relations fusionnelles de l’enfance, la nécessité de vivre à travers les autres, le besoin de vivre « en bande » de nos ados. Ce comportement est typique des 12-16 ans à cheval entre le besoin de vivre à travers leur conscience émotionnelle et celui de vivre sur le mode relationnel par leur conscience cognitive en formation. Soit, à la fois le besoin permanent « d’être en contact » et celui d’échanger sur un mode un peu plus formel. Le téléphone portable correspond exactement à ces deux nécessités. Les ados vont trouver dans cet accessoire comment rester en contact permanent avec leurs copains (copines) et échanger avec eux (elles) sur un mode un peu plus formalisé. Le téléphone va briser le sentiment d’isolement qu’éprouvent nos ados dès qu’ils se retrouvent seul, coupés de leur univers de fusion.

SMS plutôt que téléphone

On constate que les ados utilisent préférentiellement la communication par SMS plutôt que la conversation au téléphone. Ceci traduit le besoin de relations mais en même temps une peur (l’ado est mal positionné et a peur de la relation intime, peur de se dévoiler- ses relations aux autres restent toujours superficielles- sans plonger dans l’intimité). Le SMS est plus confortable. On est à l’abri des réactions de l’autre, on reste en zone de confort. Le texte court évite de se plonger dans l’intime. On ne peut pas réellement s’impliquer dans l’intime quand on ne sait pas encore qui l’on est !

SMS plutôt que l’email

Pour les mêmes raisons ils vont préférer le SMS à l’email, le tweet à Facebook.  Plus le message formalisé est court, plus il est schématique, et moins il engage de façon intime.

Le téléphone et l’email sont de la communication verbale ou écrite totalement formalisée. En faiblesse de conscience cognitive l’ado ne sait pas traduire ses émotions dans le verbe ou l’écrit. Dans ses relations aux autres, dans son groupe, il utilise le langage de l’affectif, le spontané, le non formulé pour s’exprimer. Il n’ose pas finaliser ses émotions dans un texte, ou plutôt il ne le peut pas car sa pensée n’est pas suffisamment construite et structurée pour être traduite en mots et phrases. Quand un ados abandonne les SMS pour passer à la conversation téléphonique ou à l’email, on peut dire qu’il à « maturé »

L’addiction

Elle vient de ce que le SMS n’est pas une communication satisfaisante et ne comble pas vraiment le besoin de fusion, d’où la recherche de toujours plus comme si la quantité pouvait pallier au manque de qualité. N’oublions pas que l’ados est un « être hybride » qui navigue entre son vécu émotionnel et son vécu cognitif, entre un échange affectif et un échange relationnel. Aucun de ces deux mode ne sera donc pour lui vraiment gratifiant, le SMS ne sera pas pour lui réellement gratifiant, d’où le besoin de toujours plus. Il reste cependant privilégié car il marie un peu les deux modes de communication, il est simple à mettre en œuvre, facile à dissimuler aux yeux des « autorités », il est immédiat et réactif, et permet une communication très impliquée sur le mode affectif (il est la traduction même du besoin de fusion) et peu impliqué dans l’intime.

Conclusion

Cette dépendance au téléphone portable n’est pas une « déviance » des temps moderne. Elle est la traduction du mal-être des ados qui trouvent en lui une façon d’exorciser (ou de tenter de le faire) le mal-être inhérent à la période de transition qu’ils vivent. C’est un réel besoin pour eux. Ne les en privons pas bien qu’il nous faut veiller à ce que cet usage n’empiète pas trop sur les besoins de sommeil et le temps de travail scolaire (c’est la rôle ingrat des parents de devoir gérer au mieux les besoins contradictoires de leurs enfants). Après cette période de transition ils finiront par utiliser leur téléphone en adulte pour leur travail, leurs relations, et les parents seront un jour très contents de recevoir un jour un petit SMS de leur enfant qui a quitté le nid familial.

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