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J’ai eu l’occasion récemment d’assister aux obsèques d’un ancien camarade et j’ai été interpellé par le cérémonial, l’ordonnancement de la cérémonie, et cela m’a inspiré quelques reflexions.

Tout se passait comme si le défunt était présent parmi nous et assistait à ses propres obsèques. Quelques amis prenaient la parole, s’adressaient au défunt, le tutoyait en lui parlant amicalement, on jouait la musique qu’il aimait, on venait, en procession lui faire un geste d’adieu ou d’au revoir. Ceci, pour un esprit rationnel, logique, paraissait pour le moins surréaliste, et tout cas absurde.

Pourtant ce cérémonial traditionnel existe bien, il est général, et on le retrouve systématiquement dans toutes les cérémonies d’obsèques. On est donc en droit de s’interroger sur le pourquoi de telle pratique.

On peut, pour simplifier, considérer qu’il y a deux grandes catégories d’individu qui interviennent dans ce processus.

 

  • Les proches et tous ceux qui sont très touchés par le décès de la personne. Ils sont sous le coup d’un fort choc émotionnel. Dans ces conditions les ressentis n’ont plus la capacité à s’actualiser (se formaliser) dans la conscience cognitive et c’est la conscience émotionnelle qui prend le relai. Les individus vivent sous le régime de l’émotion ou tout logique est bannie. Ce vécu émotionnel induit des relations aux autres sur le mode fusionnel. C’est un processus régressif. L’individu se perd dans des relations projectives, et notamment avec ce qui est le cœur du débat, c’est à dire le défunt. Plutôt que de faire son deuil, ces personnes préfèrent développer un vécu fantasmé ou rien n’a changé et ou le défunt est encore présent parmi nous.
  • A l’opposé, les personnes peu affectées par la mort du défunt (amis éloignés, collègues de travail, relations) vont vivre l’événement à travers leur conscience cognitive. Mais, assistant à la cérémonie, ils vont « jouer le jeu » et adopter une posture adaptée à la situation (mine contrite, respect des protocoles imposés, respect du chagrin des personnes impliquées)
  • Bien sûr, entre ces deux attitudes extrêmes, on retrouve toutes les positions intermédiaires en fonction de l’impact émotionnel créé par l’événement, et de la sensibilité, l’émotivité, de chacun.

 

Se pose alors la question de comment faire son deuil au mieux des personnes impliquées.

Nous avons expliqué comment réagissait une personne impliquée affectivement dans le décès d’un proche. Il se produit (ce qui est apparemment un réflexe de défense contre l’émotion) une régression et le repli dans un vécu fantasmé. Faire son deuil nécessite :

Comprendre la situation

Comprendre la situation et gérer le vrai problème de la séparation qui n’est pas le départ de l’autre mais la fin et l’inutilité du vécu projectif que l’on avait avec lui. Dans chaque action, dans chaque comportement, nous avions l’habitude de prendre l’autre en compte et de l’inclure dans le vécu de l’événement. Chaque geste de la vie quotidienne traduira ce manque de l’autre. Il va falloir réapprendre à vivre pour soi, ou éventuellement pour un(e) autre

Accepter la situation

C’est à dire admettre ce que l’on a décrit plus haut. Intégrer que l’autre n’est plus là, que c’est irréversible et immédiat. C’est cela « faire son deuil »,, ce doit être une rupture.

La culpabilité

Il est évident qu’accepter le départ de l’autre entraine un sentiment de culpabilité, le sentiment de l’abandonner. C’est un faux sentiment qui est très lié au vécu régressif dans lequel on se complet. Tant que l’on peut ou veut s’imaginer que l’autre est encore présent, l’abandonner peut se vivre comme une trahison. Par contre si on admet qu’il est parti définitivement, il ne peut plus y avoir de trahison, ni de sentiment, de culpabilité.

 

N.B. Ces réflexions sont valable pour tout deuil , q’il s’agisse d’un décès, d’une séparation amoureuse, ou de quelque perte que ce soit.

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